Après une thèse difficile, Fred est recrutée à la station biologique de Roscoff dans le cadre d’un programme visant à étudier l’intelligence des pieuvres… Elle briguait un autre poste à Nice où elle souhaitait rejoindre son amoureux… Mais ce travail lui permet néanmoins d’habiter chez son grand-père chez qui elle passait ses vacances…

Sa mission sera de s’occuper de Inky, une pieuvre récemment capturée et dotée d’un fichu caractère… Fred peine à développer un lien avec le céphalopode qui l’ignore et dont elle va découvrir les formidables capacités… Au fil des jours, Fred et Inky tissent pourant une relation troublante tandis que chacune aspire à la liberté…

La jeune chercheuse ignorait à quel point cette rencontre allait changer sa vie… et réciproquement !

Avec ce titre étrange, cet album fascinant intrigue par son sujet… Pourtant, passé les premières pages, on tombe sous le charme d’Inky et de la jeune Fred…

Difficile de croire qu’on pouvait être ému par une pieuvre dont le comportement échappe à notre petite humanité… Comme le suggère la par ailleurs magnifique couverture, l’histoire est centrée sur le lien que vont louer la pieuvre et la scientifique. Au fil des pages, elles vont apprendre à se connaître et s’apprivoiser mutuellement. Ecrit à quatre mains, le récit s’avère aussi édifiant qu’entraînant. Edifiant parce que le lecteur apprend une foule de chose sur cet animal méconnu doté de trois cœurs et de neuf cerveaux… Entraînant car l’histoire de cette rencontre de deux être timides et épris de liberté s’avère remarquablement construite, décrivant, à travers les liens qui se resserrent entre elles deux, deux personnalités particulièrement touchantes… Le manque de motivation des débuts laisse rapidement place à la surprise, à la fascination puis à une sorte d’amitié improbable entre deux espèces si différentes… La caution scientifique d’Alex Dos Santos, océanographe de formation, se mélange à la sensibilité et la délicatesse de Pierre-Roland Saint-Dizier pour donner corps à un récit fascinant…

Je découvre avec ce récit les talents de dessinateur de Leyho qui signe pourtant avec ce récit son cinquième album. Son trait sensible et élégant met en scène des personnages convaincants, parvenant même à rendre formidablement expressive une pieuvre tant par sa façon de la faire se mouvoir que par ses choix de cadrages particulièrement pertinents… Voire sous ses crayons l’une des tentacules d’Inky s’enrouler autour d’un Playmobil ressemblant étrangement à Fred s’avère on ne peut plus poignant… L’émotion nous envahie peu à peu pour nous submerger lors de certaines séquences clefs… Ses décors sont sublimés par des couleurs délicates et ses fonds marins sont de toute beauté. Mais ce qui est le plus bluffant, c’est sa capacité à faire ressentir l’évolution de la relation entre ces deux personnages et ce lien si particulier qu’il vont nouer au fil de leurs échanges…

S’associant à l’océanographe Alex Dos Santos, Pierre-Roland Saint-Dizier signe un album fascinant qui nous raconte la rencontre entre une scientifique et une pieuvre…

Fred commence presque à contre cœur un travail pour poursuivre des recherches sur l’intelligence des pieuvres. Les premiers contacts avec Inky, la céphalopode dont elle devra s’occuper, sont froids et distants, la pieuvre cherchant continuellement à la mettre à l’épreuve… Pourtant, au fil du temps, un lien étrange va se nouer entre la chercheuse et la représentante d’une des rares espèces d’invertébrés sensibles…

Le dessin délicat de Leyho retranscrit avec force les émotions des deux protagonistes représentés avec brio sur la couverture de l’album. Le soin apporté aux personnages et aux décors entraîne le lecteur dans un récit aussi édifiant passionnant qui nous raconte l’étrange amitié entre une jeune femme et une pieuvre… Le récit écrit à quatre mains s’avère aussi passionnant que le pitch de l’album était intrigant… À quoi rêvent les pieuvres ? est au final un album touchant et étrangement intimiste à découvrir sans tarder…

- J’aurais jamais imaginé ls pieuvres si évoluées… J’en ai touché une. C’est froid et visqueux. Bizarre comme sensation ! Si tu avais vu son regard… Tu savais que ce sont les seuls invertébrés considérés comme des êtres sensibles ?
- Sensible ? c’est à dire ?
- Elle ont la capacité de ressentir la douleur, la détresse.dialogue entre Frd et son grand-père