Deadhill. Lorsque son client expire entre ses cuisses, curieuse de connaître le nom d sa victime, Séréna, fille de joie, n’hésite pas à luifaire les poches… Elle y déniche une carte au trésor menant au légendaire Totem d'Anumak… L’occasion de changer de vie est trop belle et elle décide de partir sans tarder, sachant que son souteneur la fera rechercher…

Pendant ce temps Otsuka qui fut jadis samouraï mais n’est plus désormais qu’un ronin est retrouvé par un homme de Pinkerton qui lui demande de l’accompagner à l’agence de Bloodwood pour y rencontrer son commanditaire… Là, on lui proposera de retrouver son honneur en servant un nouveau seigneur, un orc d’à peine un an, dernier héritier du clan Tukugawa et par la-même Shogun en titre.

Alors que sa foi en l’Eglise dont elle avait été le bras armé n’est plus, Sœur M. n’en continue pas moins à servir Dieu en se mettant en quête du Totem d'Anumak que convoitait cette pourriture de Renfield…


Pour achever ce premier cycle, Jean-Luc Istin reprend les rênes de cette série fascinante se déroulant dans un univers baroque mêlant western et fantasy, faisant appel à son complice, le talentueux Nicolas Demare pour la mettre en image…

Après avois mis en scène des elfes, des peaux vertes et des humains dans ce monde implacable et violent, un nouveau peuple entre dans la danse avec un ancien samouraï au passé tourmenté chargé de protéger son nouveau Seigneur, un adorable demi-orc évoquant par bien des aspects le Grogu de la série The Mandalorian. A ses côtés, puisque toujours par trois ils vont, une prostituée, par ailleurs narratrice de l’histoire, prête à tout pour changer de vie et une sœur qui, si elle a perdu la foi en l’Eglise, n’a rien perdu de ses talents de tueuses froide et efficace… Sans en avoir conscience, tous trois font évidemment route le lieu dangereux et nimbé de mystères où se trouve le fameux Totem d'Anumak qui aiguise bien des convoitises…

Le trio, et même quatuor puisqu’il fait ajouter le Seigneur Tukugawa à ce bien étrange équipage, fonctionne comme de coutume parfaitement bien et le récit rythmé de Jean-Luc Instin s’avère tout aussi riche en action et en surprise qu’en émotions… Comme de coutume certains des rôles-titre (L'assassin, le rônin et la catin) passeront de vie en trépas, rappelant que ce monde poussiéreux ne fait pas de cadeaux… Mais d’autres qu’on pensait ne plus croiser se relèvent parfois d’entre les morts, augurant une amorce de second cycle passionnante ! Et c’est peu dire que le teaser en noir et blanc clôturant l’album aiguise nos appétits !

Le dessin puissant de Nicolas Demare est une fois de plus redoutable d’efficacité. Le dessinateur met son art au service du récit, avec un découpage nerveux et des cadrages percutants qui dynamisent les scènes d’action et renforcent la dramaturgie de l’histoire. Mis en valeur par la colorisation soignée de Vincent Powell et Amélie Picou, les décors de l’album son magnifiques, des saloons aux villes en passant par les forêts denses et inquiétantes, sans oublier cet impressionnant Temple du Crâne où va se jouer le dernier acte du récit et qui s’avère aussi majestueux qu’inquiétant… Le casting de chacun des personnages s’avère lui aussi parfait… de la catin au ronin en passant par la sœur qui ne s’est pas défait de ses atours de religieuse, sans oublier chacun des seconds rôles, tous ont fait l’objet d’un soin particulier qui rend le récit plus prenant encore… Chapeau l’artiste !

Ce cinquième opus de West Fantasy referme de la plus belle des façon le premier cycle de cette série fascinant crée par Jean-Luc Istin et Bertrand Benoit et qui mêle avec audace Western et Fantasy…

Lorsque son riche client meurt entre ses cuisses, Séréna décide de lui faire les poches. Elle y trouve le plan d’un trésor et y voit comme un signe pour changer de vie. Otsuka s voit proposer une chance de recouvrer son honneur perdu en protégeant un bébé semi-orc, dernier descendant du clan Tukugawa, et par la même Shogun. Si elle a perdu sa foi en l’Eglise, Sœur M. n’en continue pas moins à servir Dieu, les armes à la main… S’ils l’ignorent encore, leur destin va se télescoper autour du Totem d'Anumak…

Pour ce dernier tome, Jean-Luc Istin retrouve son complice Nicolas Demare pour tisser un récit épique et sanglant. On retrouve les éléments qui font le charme de la série : des personnages forts, une ambiance baroque et envoûtante, un narrateur, un découpage en chapitre aux titres percutants et une nouvelle étoffant l’intrigue en précisant le sombre passé d’un des protagonistes… Le soin apporté à l’écriture de l’intrigue et des personnages font écho à celui du dessinateur pour animer chacun d’entre eux, composer les décors et mettre en scène l’ensemble par des cadrages très cinématographiques qui immergent le lecteur au cœur de l’action… Il aurait été bien dommage d’abandonner un univers si fascinant… Fort heureusement pour nous, il n’en est rien et une seconde saison et d’ores et déjà sur les rails !

Peut-être qu’avec un brin de courtoisie, j’aurais pris le temps d’écouter ce que vous aviez à me dire. Cependant, Monsieur Pinkerton, permettez-moi de vous rappeler qu’essayer de contraindre un inconnu avec une arme… ce n’est pas exactement ce qu’on appelle une manoère polie.Otsuka