



James Reynolds habite un petit village du sud de l’Angleterre. Lorsque Jennifer, sa sœur jumelle dont il était infiniment proche, meurt subitement, il ne parvient pas à verser une larme… Mais ce qu’elle lui a dit peu avant de mourir allait le hanter durablement : elle aurait aperçu un terrifiant chien noir qui l’aurait traversé et lui aurait glacé le sang…
Peu après, il apprend que le folklore local tient l’apparition du cerbère comme un funeste présage. Pour en connaître plus sur les croyances et les légendes locales, il se décide à aller voir Mme Walker, une vieille dame considérée par beaucoup comme une sorcière. Cette dernière va l’aider à voir au-delà de ses apparences, don qu’il partageait autrefois avec sa défunte sœur mais qu’il avait totalement oublié…
Ses investigations pour retrouver la trace du molosse allaient l’entraîner bien plus loin qu’il l’avait imaginé…

Après sa singulière adaptation du mythe de
L' appel à Cthulhu publiée chez Black River, l’auteur canadien Norm Konyu revient avec une œuvre plus personnelle. Aussi fascinant qu’envoûtant,
Downlands aborde la thématique du deuil avec finesse et une infinie délicatesse.
Avant même de se laisser entraîner par le récit captivant de cet ancien animateur des studios Dreamwork ou Cartoon Network, c’est bien les charmes du dessin singulier de cet artiste qui opère et ce dès la couverture qui se remarque sur les étals par sa maquette atypique et son illustration énigmatique… Dès les premières planches, le lecteur est baigné dans une atmosphère délicieusement irréelle renforcée par une mise en couleur subtiles et délicate et un traitement de la lumière particulièrement envoûtant qui estompe la frontière ténue séparant le monde des vivants de celui des morts. Entre classicisme et modernité, son découpage s’avère des plus fascinant, guidant l’œil du lecteur comme le ferait une caméra et servant à merveille le propos. Sous ses airs faussement enfantins, l’approche graphique de Norm Konyu renforce indéniablement la dimension éminemment fantastique de l’histoire tout en retranscrivant avec force et justesse les émotions du jeune James Reynolds…

Le moindre détail graphique semble mûrement réfléchi, tel ce flashback composé à partir de photos anciennes aux teintes sépias, artifice graphique subtil et captivant qui n’en est qu’un parmi d’autres et qui, mis bout à bout, rendent la lecture de l’album plus immersive encore…
La forme est ainsi tout entière au service du fond. Gravitant autour de la thématique du deuil, l’intrigant récit qui nous est relaté par James lui-même se pare des atours du conte, avec la disparition de Jennifer comme élément perturbateur, une adjuvante intrigante qui va aider le héros dans sa quête jusqu’au danger qui s’incarne tout d’abord dans cet inquiétant molosse, source d’angoisse pour l’adolescent comme pour le lecteur, mais qui masque une menace plus grande encore… Prenant racine dans le folklore local, des légendes aux vestiges ancien sans oublier les troublants échos des vies passées, la structure narrative de l’album est enrichie par des extraits de livres, des coupures de presse ou de lettres écrites par James à sa sœur défunte, rendant le réel plus dense et, par ricochet, le fantastique plus prégnant. Le récit fait passer le jeune James Reynolds par les différentes étapes du deuil du choc au déni, de la tristesse à l’acceptation avant d’entamer la reconstruction habilement esquissée par un épilogue bouleversant de justesse… Avec
Downlands, Norm Konyu signe un album aussi somptueux qu’intelligent et poignant…

Abordant la thématique du deuil avec un conte fantastique et envoûtant, Norm Konyu signe un petit bijou narratif et graphique qui vous entraîne en douceur dans un univers aussi fascinant que bouleversant…
James Reynolds vient de perdre sa sœur jumelle, peu après qu’elle lui ait dit avoir aperçu un terrifiant chien noir… Lorsqu’il apprend que le folklore local tient cette apparition comme un funeste présage, il décide d’enquêter et d’aller discuter avec cette vieille dame que les habitants de ce petit bourg du sud de l’Angleterre considèrent comme une sorcière… Il ignorait alors que ses investigations allaient le mener bien plus loin qu’il y pensait.
Le dessin délicat et faussement enfantin, les couleurs envoûtantes, le formidable travail sur la lumière et un sens de la composition saisissant font de cet album un véritable régal pour les yeux, une petite merveille graphique qui nous entraîne dans un univers somptueusement inquiétant, à la lisière du monde des vivants et de celui des morts. Et le fond et la forme forment une telle symbiose qu’on se laisse entraîner dans le sillage du jeunes James Reynold qui va apprendre à regarder au-delà du voile, croisant des fantômes et d’étranges échos de vies passées… Somptueusement édité, cet album à la pagination généreuse est un véritable chef d’œuvre du neuvième art dont la lecture vous happe et vous bouleverse, tant narrativement que graphiquement. Un pur chef d’œuvre du neuvième art, Downlands est d’ores et déjà l’un des immanquables de l’année !
- Le chien ! Tu as vu le chien ?
- Non, quel chien ?
- Le gros chien noir ! Le Molosse ! Il a surgi depuis le passage et… et il a bondi droit à travers moi !
- A travers toi ?
- Il était froid. Si froid que ça brûlait. Tu es certain que tu ne l’as pas vu ?dialogue entre James et Jennifer Reynolds