Hamlet est un tueur à gage qui a raccroché après une carrière bien remplie. Mais lorsque son meilleur ami luis propose une affaire, il lui faudra moins d’une heure et quelques verres pour le convaincre de replonger.

Son job : tuer deux femmes et un gamin qui ne bénéficient d’aucune protection… Presque une promenade de santé pour Hamlet… L’affaire est rondement menée et le tueur se rend à la gare centrale pour récupérer l’argent mis pour lui dans une consigne. En lieu et place de fric, il trouve le Morning du jour avec à la une un massacre auquel aurait assisté un témoin… Son mystérieux employeur ne lui pardonne pas son manque de discrétion et il devra se débarrasser de deux tueurs censés le refroidir… des amateurs…

Hamlet n’est pas du genre à fuir les problèmes mais à les affronter… Pas simple quand on se retrouve à devoir faire équipe avec une gamine en pleine crise d’adolescence et une petite frappe à la gâchette facile…

Les Enragés font parties de ces série marquantes qui se bonifient avec le temps. Après avoir lancé Rails (dessiné par le talentueux F. Simon) et l’envoûtant Black Mary (du fascinant Erwan Fagès), David Chauvel se lance dans un polar sombre et percutant en compagnie d’Erwan Le Saëc avec qui il signera de nombreux polars incontournables pour tout amateur du genre.

Porté par un trio de personnages torturés et au profil délicieusement alambiqués, le scénario est un petit chef d’œuvre digne des meilleures séries TV. Construit comme un road-movie dont on devine que tous ne sortiront pas indemnes, la structure narrative de l’album et la façon dont l’auteur parvient à tisser des intrigues parallèles centrées sur des personnages en apparence secondaire qui vont toutes tôt ou tard se télescoper violemment avec la trame principale rend la lecture de l’album jubilatoire et entraînante. Véritable page-turner, il est presque impossible de reposer l’album tant l’histoire happe le lecteur par des rebondissements bien sentis et des révélations fracassantes. En étendant les ramifications de l’histoire dans le passé de certains personnages clefs, le scénariste brosse un saisissant portrait de l’Amérique avec ce récit sombre et implacable…

Le formidable travail graphique d’Erwan Le Saëc contribue bien évidemment à accentuer la tension du scénario ciselé de son complice. Les scènes d’action sont d’une redoutable efficacité et les choix audacieux et pertinents de ses cadrages en accentuant avec art la dramaturgie, distillant par exemple le doute dans l’esprit du lecteur quant à l’identité de la tueuse envoyée pour liquider le problème Hamlet… La colorisation soignée de Claude Legris et Jean-Luc Simon ancre le récit dans son époque.

Près de trente ans après la fin de cette pentalogie, les éditions Delcourt nous proposent pour la première fois cet excellent polar sombre et tourmenté en intégrale couleur…

Bien qu’il ait raccroché, Hamlet se laisse convaincre par son meilleur ami de reprendre du service et d’exécuter un lucratif contrat. Sa mission : abattre deux femmes et un gamin qui ne bénéficient d’aucune protection. Son travail accompli, il va récupérer son argent déposé à son intention dans une consigne de la Gare Centrale… Mais rien ne se déroulera comme prévu… Son mystérieux employeur cherche à le liquider car il a laissé un témoin sur la scène de crime… Mais faire la lumière sur toute cette affaire ne sera pas chose aisée… D’autant qu’il va avoir dans les pattes une gamine en pleine crise d’ado et une petite frappe dingue de la gâchette…

Porté par une structure narrative audacieuse et bougrement efficace constituée de récits parallèles enchevêtrés, rythmée comme les meilleurs séries policières, le récit met en scène un trio particulièrement dysfonctionnel qui va plus d’une fois devoir se sortir de situations particulièrement délicates… Immergeant le lecteur dans l’époque, le dessin d’Erwan Le Saëc contribue à poser l’ambiance de l’histoire tandis que ses cadrages percutants en accentuent avec force la dramaturgie… Véritable classique du polar du neuvième-art, les Enragés méritaient indéniablement cette intégrale couleur tant cette série s’avère incontournable pour tout amateur de polar à la mécanique implacable…

Résultat des courses, je suis dans une merde sans nom. Soit je mets les voiles sur le Mexique et je me planque le temps que les choses se calment. Soit je déclare la guerre. Mettons les choses à plat : on m’a entubé de 60 bâtons, on a buté mon meilleur pot et je suis pas du genre à tendre l’autre joue. Sans compter que ces enfoirés n’abandonneront pas comme ça. Si ma mort garantit leur sécurité, ils feront tout pour me retrouver. Ce sera la guerre.Hamlet