Bien qu’élevé au cœur des bois verdoyants à l’écart des tumultes du monde par une mère aimante mais trop protectrice, Perceval n’est encore qu’un enfant mais rêve déjà d’aventures et aspire à devenir chevalier.

Lorsqu’il découvre que des saxons s’apprêtent à envahir le royaume d’Arthur, il n’écoute que son courage et, accompagné de la petite fée Noisette et d’une blanche hermine, il se met vaillamment en route pour Camelot pour y trouver le roi et l’informer du péril qui menace de s’abattre sur son royaume… Hélas, s’il reconnaît en lui le fils de Pellinor, Keu se moque ouvertement de lui et l’invite à trouver le Graal pour qu’Arthur puisse le faire chevalier…

Voilà donc notre petit Perceval partant à l’aventure, sans armures ni épée et sans rien savoir des mille et une épreuves qui l’attendent en chemin...

Frédéric Brrémaud poursuit donc son adaptation personnelle du Perceval ou le conte du Graal, cinquième roman de Chrétien de Troyes. Haut comme trois pommes et malgré sa mère qui désirait le tenir à l’écart de la chevalerie et de la guerre qui lui a ravi son mari et ses fils, Perceval continue donc sa folle quête pour devenir chevalier…

Prévu initialement en quatre volumes, la série semble réduite à deux, sans qu’on n’en connaisse la raison… Pourtant, le récit amorcé par le fabuleux tandem qui a notamment signé le féérique Brindille ou Love, sauvage et fascinante série animalière s’avérait des plus prometteur, avec un premier tome de mise en place entraînant qui dépeignait un jeune héros aussi attachant que naïf et courageux… Ce second récit n’en reste pas moins aventureux, riche en rencontres inquiétantes ou bénéfiques, tel ces vieux chevaliers à qui il va redonner foi en leur quête et qui vont l’accompagner dans sa folle quête du Graal ou ce terrifiant et ténébreux sorcier que rejoignent les saxons pour exhumer le Graal… L’album s’avère particulièrement rythmé, avec ces récits qui s’alternent et se centrent sur l’un ou l’autre personnage ou groupe de personnages, faisant monter la tension crescendo alors que nous est dévoilé le plan des Saxons… La fin reste ouverte vers une possible suite… Même si la numérotation figurant en couverture semble mettre un terme définitif à la série…

S’il n’en signe pas lui-même les dessins, Federico Bertolucci reste néanmoins acteur de ce cette légende oubliée en en signant les storyboard dynamiques et les somptueuses et les lumineuses couleurs qui distillent cette atmosphère féérique et poétique qui baigne ce dytique. Petite merveille d’efficacité, le découpage inventif et les cadrages énergiques rythment la narration qui s’avère on ne peut plus fluide et entraînante. Le dessin est donc confié à Daniela Vetro, artiste italienne révélée par son travail chez Disney et qui parvient à conserver ce trait aérien et virevoltant qui était l’un des indéniables charmes du premier opus…

Initialement prévu en 4 tomes, La Légende oubliée de Perceval semble s’achever sur ce second opus, ce qu’on ne peut regretter tant nous avions été envoûtés par le premier opus qui mettent en scène le jeune, naïf et intrépide Perceval…

Bien qu’ayant grandi loin du fracas des armes, le jeune Perceval rêve de devenir chevalier du roi Arthur. Accompagné d’une fée dénuée de magie et d’une blanche hermine, il se rend à la cour de Camelot pour informer le roi d’une invasion saxonne imminente… Mais les sarcasmes de Keu poussent Arthur à ne pas prêter foi aux dires du fils de Pellinor… Le sénéchal lui demande de ramener le Graal pour qu’Arthur puisse le faire chevalier. La tête pleine de rêve de glorieux combat, le candide Perceval se met en route, sans rien savoir des épreuves qui l’attendent en chemin…

Le dessin de la série s’inscrit dans la lignée de celui de Brindille et du premier tome, bien qu’il soit assuré par la Daniela Vetro, talentueuse autrice italienne qui s’appuie sur le storyboard dynamique du virtuose Federico Bertolucci. Ses somptueuses couleurs illuminent les planches, distillant cette atmosphère tout à la fois poétique et féérique qui baigne cette série initiatique qui nous narre les premières épreuves d’une chevalier naïf promis à bel avenir… Grâce à des récits alternés entraînants, le scénariste impulse un rythme soutenu à l’ensemble… Et l’on regrette que la série s’achève alors qu’il y avait encore tant à raconter ! Ce dytique destiné à la jeunesse (mais qui ravira les parents !) n’en demeure pas moins somptueux et enchanteur…

- Une fée sans magie et un chevalier sans épée… On forme une belle équipe ! Je veux bien t’aider mais je ne promets rien !
- Surtout pas !… Un chevalier doit mériter son titre !
dialogue entre Noisette et Perceval