Avant de devenir paysan, Thor fut un guerrier nain valeureux. Désormais père, il s’apprête à reprendre les armes pour mener une petite troupe attaquer une ville humaine qui effectue des razzias et force ceux de son peuple à combattre dans l’arène.

Profitant de la nuit, les nains passent à l’attaque et, ployant sous le nombre, ils se retrouvent bientôt encerclés au cœur même de l’arène. Thor provoque Hakonn, chef du clan Vedlands. Ce dernier accepte mais, pour l’humilier, exige que Thor se batte avec un marteau. Malgré l’arme à laquelle il n’est pas habitué, Thor a rapidement le dessus et les hommes d’Hakonn le crible de flèches. Alors qu’un puissant guerrier s’avançait pour la mise à mort, un éclair le foudroie…

Malgré ses dénégations, les sages du village sont persuadés qu’il est l’élu des dieux… Pour faire taire la rumeur, les humains envoient une délégation composée d’assassins pour voir de quoi il en retourne… Mais le destin déjà est en marche et rein ne pourra l’enrayer…

Quelques années avant la fascinante série Nains scénarisée par le talentueux Nicolas Jarry, Pierre-Denis Goux signait déjà une saga mettant en scène ce peuple fier et court sur pattes avec Mjöllnir scénarisé par le non moins talentueux Olivier Peru…

Ce récit épique et fascinant s’abreuve aux mythes scandinaves… Car Thor n’est pas un nain ordinaire auquel on aurait donné le nom d’un dieu. Thor EST le dieu du Tonnerre, fils d’Odin et demi-frère de Loki, dieu de la malice, de la discorde et des illusions… Ne supportant plus les incessantes querelles de ses fils qui menacent la survie même d’Asgard, Odin les a exilés, leur interdisant de revenir avant que d’être devenu plus sagesse… Tous deux avaient perdus la mémoire… Mais cette dernière allait leur revenir par bribe, instruisant le lecteur sur leur vie d’immortels, esquissant le portrait saisissant de deux insupportables frères que tout pousse à être rivaux, l’un désirant faire la fierté de son père, l’autre intriguer pour prendre le trône qui, selon lui, revient de droit. Car ce qu’Odin n’avait pas prévu, c’est que ses deux fils allaient marcher de concert pour mettre un terme à son règne !

Ecartelés entre les natures terrestres et divines de Thor et de Loki, le récit s’avère aussi passionnant que riche en surprises. Tandis que le monde s’embrase et que le Ragnarök annoncé semble en passe de devenir réalité, l’implacable destin est en marche, annonciateur de la fin des mondes et la naissance d’un nouveau…

On trouve déjà en germe la puissance et l’efficacité du trait de Pierre-Denis Goux qui nous émerveille par la force de ses découpages et la pertinence de ses cadrages. Les couleurs de Digikor Studio puis d’Elodie Jacquemoire retranscrivent l’atmosphère unique de ce récit, soignant tant les trop rares moments paisibles et bucoliques où l’on découvre Thor en père aimant et attentionné, entouré de ses enfants, que les combats furieux où l’on découvre Thor en bête de guerre qui s’engage de toute son âme dans les nombreux affrontements qui émaillent sa quête et qui doute et s’interroge sur la sincérité du repentir de ce frère, menteur et manipulateur qui met en route un plan machiavélique pensé et réfléchit depuis des siècles…

Quelques années avant Nains, Pierre-Denis Goux mettait en image une grande saga dont le héros fut un nain, sous la plume alerte d’Olivier Péru qui s’est abreuvé aux mythes scandinaves pour tisser une geste épique, violente et fascinante…

Délaissant sa famille et sa petite vie paisible de nain, Thor a repris les armes et la tête d’une troupe désireuse d’en découdre avec les humains qui les asservissent et n’hésite pas à capturer des leurs pour les faire combattre dans leur arène… Alors que tout semblait perdu et le sort de ses hommes scellé la foudre terrasse son adversaire. Si les sages de son village voient désormais en lui l’élu des dieux et les hommes comme un dangereux agitateur, Thor refuse d revêtir le costume que tous cherchent à le faire endosser… Mais peut-on échapper à son destin lorsqu’on est Thor, le fils d’Odin, amnésique et exilé en Midgard ?

Le scénario d’Olvier Peru s’avère des plus captivants, avec ces dieux amnésiques qui marchent parmi les hommes, les elfes et les nains mais qui vont peu à peu retrouver leurs souvenirs, d’abord de façon parcellaire puis de façon plus prégnante. Alors que la terre des hommes s’embrase sous l’impulsion de Loki, que les elfes se mettent en marche et que les géants, ennemis des Ases, sortent de leur torpeur, le Ragnarök annoncé semble prendre corps sous les crayons agiles et puissant d’un Pierre-Denis Goux très inspiré qui nous offre des visuels époustouflants et met en scène avec virtuosité cette formidable saga d’heroic-fantasy teintée de mythes nordiques…

Les dieux se moquent de notre existence et je vomis leurs noms !dialogue entre