Britannia, 74 après Jésus-Christ. Les légions romaines investissent le village d’Assia. Arrachée à sa famille, séparée de son frère bien aimé, elle est vendue comme esclave à une riche famille de Pompéi.

Bien vite, elle tombe sous les charmes d’Aurelius, fils de son maître. Le poète, artiste et musicien n’est pas insensible à ses charmes et projette de l’épouser. Mais son père, le cruel Probus projette le voir épouser la fille d’un des hommes les plus puissants de la cité. Pour éloigner Assia de son fils, il la revend à un lupanar dont elle devient bien vite le principal atout, tant et si bien que tout ce que Pompei compte de notables a entendu parler de ses charmes…

Alors que le Vésuve connaît ses premières secousses, la belle Assia décide de se venger de celui qui a détruit ses rêves et sa vie…

Près de six années après leur Libertalia, Fabienne Pigière et Rudi Miel retrouve Paolo Grella pour un nouveau récit historique qui nous raconte les dernières heures de Pompei à travers la vie d’une poignée de ses habitants…

Le lecteur tombe d’emblée sous le charme du trait sensuel de Paolo Grella. Ses compositions sont de toutes beauté et nous immergent avec force dans cette cité antique de Pompei qui vit ses dernières heures d’insouciance après nous avoir dépeint un petit village des îles britannique qui a lui aussi basculé dans l’horreur à l’arrivée des légions. Les couleurs dont l’artiste italien évoque avec finesse celle des fresques qui ornaient les murs de Pompéi et dont nous avons retrouvé les traces lors des fouilles de la cité enfoui sous les cendres. Lorsqu’on se promène dans les ruines de la ville, on est subjugué par la beauté du lieu et l’on imagine, à travers les vestiges encore identifiables, ce qu’a pu être la vie de ceux qui ont trouvé la mort en cette funeste journée d’août 79 de notre ère. Sous les crayons et les pinceaux du dessinateur, la cité figée dans le temps reprend vie et s’anime sous nos yeux émerveillés, nous entraînant dans les intérieurs des luxueuses villas, dans les ruelles étroites et pavés ou dans les lieux de volupté et de plaisirs… De nombreux scènes sont inspirées par les fresques que l’on peut admirer au riche Musée archéologique national de Naples, renforçant l’ancrage historique de l’ensemble. Si vous n’avez pas visité la page de financement du projet sur Ulule, n’hésitez pas à le faire pour admirer les crayonnés de l’artiste et son formidable travail sur les perspectives et la reconstitution du Pompei antique…

Côté scénario, on sent le soucis du détail qui anime les scénaristes dont on devine que l’histoire est le fruit de longues recherches pour retranscrire le quotidien des habitants de Pompei et donner vie à certains de ses habitants. Le projet s’étalera sur plusieurs tomes, chacun se centrant sur l’un ou l’autre des personnages qui n’était dans les autres albums qu’un simple figurant. Ce faisant, chaque récit fictionnel viendra éclairer la cité et ses habitants d’une lumière nouvelle grâce à l’angle qu’ils auront choisi et si ce premier opus se centre sur le plus luxueux lupanar de la cité, les prochains nous entraîneront dans d’autres hauts-lieux. Si elle s’avère touchante et révoltante, l’histoire d’Assia nous raconte le sort peu enviable des esclaves romains à travers le destin de l’une d’elle, arrachée à sa famille et à sa terre pour finir dans un lieu de plaisir pour les notables de la ville. Son histoire semble néanmoins un peu à l’étroit dans ce seul album et les nombreuses ellipses narratives nous empêchent peut-être d’être pleinement touché par le destin pourtant poignant du personnage. Gageons que les tomes à venir viendront accentuer l’immersion dans la vie de la cité dont on connaît le tragique et funeste destin…

Après avoir signé Libertalia, fascinante utopie pirate, Fabienne Pigière et Rudi Miel retrouvent le fascinant Paolo Grella pour nous entraîner à Pompéi, peu avant le drame qui allait ensevelir la cité sous les cendres incandescentes.

Après avoir été arrachée aux siens et à sa Britannia natale, Assa a été vendue comme esclave à Probus, riche notable de la cité. Elle tombe sous les charmes du sensible Aurelius, poète et musicien et fils de son propriétaire et ce dernier l’aime en retour. Mais leur mariage semble impossible car Probus souhaite unir son fils à la fille d’une des familles les plus influentes de Pompéi. Pour éloigner Assa d’Aurelius, il vend cette dernière au lupanar de la ville où ses charmes feront chavirer les cœurs… L’heure de la revanche a-t-elle sonnée ?

Dès les premières pages, on tombe sous le charme de trait élégant de Paolo Grella, rehaussé par des couleurs évoquant les fresques retrouvées par les archéologues dans les vestiges de Pompéi. Le dessinateur s’en est d’ailleurs inspiré pour mettre en scène certaines séquences, ancrant le récit dans son époque de manière envoûtante. Classique de par sa structure, le scénario de ce premier opus se centre sur une jeune esclave et son histoire d’amour impossible… Mais il nous dépeint surtout le quotidien tumultueux de la cité antique qui semble reprendre vie sous nos yeux grâce au solide travail de documentation des auteurs de l’album… Les prochains tomes feront de l’un des figurants de cette histoire le personnage central d’un autre récit, complétant le saisissant tableau d’une cité qui s’apprête à disparaître…

- Tu m’inspires mille poésies. Un jour, tu seras ma femme, Assa.
- Quand je serai votre épouse, m’aiderez-vous à retrouver mon frère ?
- Je m’ engage.dialogue entre Aurelius et Assa