Paris, 1878. De son séjour au Sri Lanka pour le compte de la société Menier, Philippe Da Costa a rapporté une nouvelle fève de cacao. Tandis que, préparant l’exposition universelle, la Ville des Lumières est en effervescence, son patron le met au défi de remporter la médaille d’or au concours international de pâtisserie. S’il y parvient, ils pourront continuer à faire affaire. Dans le cas contraire, il devra se séparer de lui…

Dans la foule, il croit avoir aperçu Sofia, la femme dont il fut éperdument amoureux et qui mis fin à ses jours, lorsqu’elle apprit qu’ils étaient du même sang. Cette vision fait remonter une promesse qu’il lui avait faite : œuvrer pour que les exploitations cacaoyères n’emploient plus d’esclaves.

Mais si l’esclavage a été interdit, le sort des ouvriers du cacao n’est guère plus enviable… Sur les conseils célèbre professeur Charcot, Philippe Da Costa va tenter de retrouver cette mystérieuse jeune femme qui ressemble tant à la femme qu’il aima jadis éperdument…

Alcante et Fabien Rodhain referment leur saga familiale qui s’étale sur près de deux siècles et qui, à travers le destin fracassé d’une famille de planteurs de cacao, nous raconte l’histoire du chocolat, cet or brun qui donne son nom à la série…

Près de trente années ont passé depuis les tragiques événements narrés dans le second opus. On retrouve Philippe Da Costa à Paris, dans la folle effervescence de l’exposition universelle. Le temps a certes passé mais cette jeune femme entraperçue qui lui rappelle son ancien amour va raviver le souvenir de cette promesse qu’il n’a pas su tenir. L’histoire de ce dernier tome est donc celle de la rédemption d’un homme dont les révélations vont bouleverser la vie d’une jeune femme indépendante et au caractère bien trempé. Si la narration des deux auteurs s’avère entraînante, l’histoire nous éclaire aussi sur la culture du cacao qui s’épanouit en ayant recours à l’esclavage ou à un esclavage qui ne dit pas son nom. Le fil rouge de cette boutique de chocolat de Lyon et dont la propriétaire n’est autre que la narratrice et descendante de cette famille de cultivateur donne une force et un relief tout particulier à cette saga.

Mais cette trilogie met aussi en lumière la face sombre de la culture du chocolat, interrogeant nos habitudes de consommateurs qui devraient s’orienter vers une consommation plus responsable, soucieux de la provenance du chocolat et de l’aspect éthique de sa production. L’idée de refermer la saga avec la brochure censément disponible au comptoir de la boutique les Couleurs du Chocolat permet de compléter l’histoire de cette famille jusqu’à nos jours et de préciser les travers actuels de la culture du chocolat…

Le dessin réaliste de Francis Valles nous fait traverser le temps, du Paris bouillonnant de l’Exposition Universelle de 1878 jusqu’au Lyon contemporain en passant par l’île de San Tomé où l’histoire a commencé. Son découpage s’avère des plus efficace et sa façon de mettre en scène ses personnages laisse une part belle aux émotions de ces derniers…

Alcante, Fabien Rodhain et Francis Valles referment avec ce troisième opus, une saga familiale amorcée en 1822 et qui nous conduira jusqu’à nos jours dans le sillage d’une famille déchirée possédant une plantation de cacaotiers.

Paris, 1878. Alors que l’Exposition Universelle s’apprête à ouvrir ses portes, Philippe Da Costa est de retour du Sri Lanka avec une nouvelle fève de cacao. Son employeur, Émile-Justin Menier, le met au défi de l’utiliser pour confectionner la pâtisserie qui remportera le prix du concours, sans quoi il se passera désormais de services. Dans la foule parisienne, il aperçoit peu après une jeune femme qui ressemble étrangement à Sofia, la femme qu’il aima et à qui il avait fait la promesse de ne plus employer d’esclave dans les plantations… Hanté par cette vision et sur les conseils du célèbre Professeur Charcot, Philippe Da Costa va s’efforcer de retrouver cette jeune femme…

Avec ce récit joliment mis en image par Francis Valles qui nous entraîne dans le Paris bouillonnant de l’Exposition Universelle de 1878, Alcante et Fabien Rodhain nous esquissent un tableau saisissant de l’histoire contemporaine du chocolat, pointant ses travers actuels dans une brochure de la boutique tenue par une descendante des Socrates qui y défend un chocolat éthique et donnant matière à réflexion sur nos propres habitudes de consommation…

- Mais que faisiez-vous donc, à courir ainsi ?
- Euh… J’avais cru reconnaître quelqu’un mais euh… c’est impossible, je me suis trompé !dialogue entre Émile-Justin Menier et Philippe Da Costa