Paris, 1518. Jeanne et Aloïs feignent d’accepter le projet de mariage auquel leur oncle compte contraindre Jeanne, ce qui leur donne un peu de répit pour préparer leur départ. Toujours traqué par un duo de redoutables forains, Colin, leur frère de lait et son singe Pipo, parviennent néanmoins à les retrouver. Le Clan de la Salamandre est désormais au complet pour affronter l’adversité !

Alors qu’ils quittent Paris pour gagner la Capitale des Gaules afin d’y retrouver Giovanni, le cousin de leur mère, Jeanne et Aloïs, accompagnés de Colin et Pipo ignorent encore qu’ils sont traqués par leur Oncle Eudes et le promis de Jeanne. Mais ils ne sont pas les seuls à s’être lancés sur leurs traces… Deux gredins dont l’un est persuadé que celui qui aurait pu devenir le disciple de Léonardo da Vinci est le meurtrier de son frère alors que l’assassin n’est autre que son comparse mettent eux aussi tout en œuvre pour les retrouver…

Lancé sur les routes du Royaume de France, le chemin jusqu’à Lyon promet d’être semé d’embûches…

Quel plaisir que de retrouver nos quatre compagnons unis par une solide amitié au cœur d’un clan qui n’est pas sans évoquer tant le Clan des Sept que le Club des Cinq, romans à succès d’Enid Blyton… Entre nos deux orphelins élevés dans les lumières de la connaissance par un père intentionné et hélas défunt et le jeune apprenti de Léonard de Vinci promis à un bel avenir, sans oublier le petit singe facétieux dressé pour être un pickpocket par un maître peu scrupuleux, c’est peu dire qu’ils forment une joyeuse troupe !

Malins et dégourdis, notre quatuor a de la ressource et il leur en faudra clairement pour déjouer les pièges tendus par leurs poursuivants, d’un oncle indigne qui les a spolié de leur héritage et qui s’enrichit sur la crédulité des gens en leur vendant des indulgences avec la complicité du prêtre de la paroisse et ces bateleurs roublards désirant les rattraper, ils vont avoir fort à faire… D’autant que les gens qui leur tendront une main secourable se compteront sur les doigts d’une main dans ce siècle où la misère côtoient le foisonnement intellectuel de la Renaissance ! Diablement rythmé, le récit s’avère des plus entraînant et ces enfants (mais n’oublions pas Pipo !) qu’on abandonne en partance pour l’Italie à la fin de l’album s’avère encore et toujours très attachants… L’autrice ajoute une salutaire petite touche de féminisme avec la jeune Jeanne qui enrage que la société n’accorde pas aux femmes les mêmes droits que les hommes, notamment celui de s’instruire…

Si le scénario de l’historienne Virginie Demay installe avec art le cadre historique et si l’autrice a su créer une poignée de jeune héros au grand cœur ma foi fort sympathiques, l’album s’avère d’autant plus prenant qu’il est mis en image par un duo d’artistes particulièrement doués ! Leur sens du cadrage impressionne par son dynamisme et son efficacité narrative et l’expérience dans les studios d’animation d’Emilio Urbano n’y est sans doute pas étrangère. Le découpage est impeccable et la lumière baignant des décors somptueux est tout juste parfaite pour mettre l’atmosphère de chaque séquence en valeur… Chacun des personnages a la trogne de l’emploi et la façon dont les dessinateurs les font se mouvoir rend les scènes d’action particulièrement efficace…

Dans le sillage des romans jeunesse d’Enid Blyton, Virginie Demay, Emilio Urbano, Manuela Razzi poursuivent leur récit d’aventure se déroulant dans la France de la Renaissance…

Après avoir feint de se résigner au mariage contracté en son nom par Eudes, leur oncle indigne, Jeanne et Aloïs retrouvent Colin, accusé de meurtres et poursuivit par deux bateleurs roublards. Tous quatre prennent la route de Lyon où ils espèrent retrouver Giovanni, le cousin de leur mère, sans savoir qu’Eudes s’est lancé à leur poursuite en compagnie du prétendant de Jeanne…

Rythmé par les multiples dangers qui vont se dresser en travers de leur route, le scénario est entraînant et aventureux à souhait. Manuela Razzi et Emilio Urbano signent une fois encore un dessin de toute beauté rehaussé par une mise en couleur somptueuse qui sublime les décors tandis qu’ils donnent vie à des personnages attachants ou dangereux, malhonnêtes ou bienveillant, qu’ils animent avec brio… Ce second tome s’inscrit dans la droite ligne du premier, faisant du Clan de la Salamandre une excellente série jeunesse…

- On ne peut plus retourner chez Pélagie, c’est trop risqué pour toi Colin.
- Que fait-on alors ?
- J’ai une idée. Papa a souvent parlé de Giovanni, le cousin de maman.
- Le marchand de Florence ?! Il nous écrivait à chaque Noël.
- Eh bien Papa m’avait dit qu’il s’était installé à Lyon depuis peu. Je suis sûr que nous y seront bien accueillis.dialogue entre Aloïs, Colin et Jeanne