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Shit !
Shit !



Fiche descriptive

Policier

Jacky Schwartzmann

Seuil

3 mars 2023


19€50

9782021526714

Chronique

Quand Thibault débarque à Planoise, quartier sensible de Besançon, il est loin de se douter que la vie lui réserve un bon paquet de shit. Conseiller d’éducation au collège, il mène une existence tout ce qu’il y a de plus banale. Sauf qu’en face de chez lui se trouve un four, une zone de deal tenue par les frères Mehmeti, des trafiquants albanais qui ont la particularité d’avoir la baffe facile. Alors que ces derniers se font descendre lors d’un règlement de comptes, Thibault et sa voisine, la très pragmatique Mme Ramla, tombent sur la cache de drogue.

Que faire de toute cette came ? Lorsque notre duo improvisé compare ses fiches de paie avec le prix de la barrette, il prend rapidement une décision. Un choix qui pourrait bien concerner tout Planoise.
un excellent bouquin!


Un polar stupéfiant !
Profondément communiste, Thibault Morel commence sa carrière de Conseiller d’Education au collège de Planoise. Il décide de loger dans ce quartier oublié de la République mais découvre bien vite l’âpreté du quotidien des familles qui envoient leurs enfants dans son établissement… Son immeuble abrite un four, une zone de deal tenue par les inquiétants frères Mehmeti. D’origine albanaise, les dealers font régner leur loi, contrôlant les entrées et sorties et ont la taloche facile.

Un soir, ils se font descendre lors d’un règlement de compte et Thibault et Mme Ramla, Myriam de son prénom, une voisine de l’immeuble, découvrent la cache où les trafiquants planquaient leur shit, leurs armes et leur pognon. Après s’être partagé l’argent, Thibault décide d’utiliser son pécule pour financer une classe transplantée aux enfants issus des famille les plus déshéritée de son bahut tandis que Ramla utilise une part de pactole pour aider des familles en difficulté… Mais que faire de la came ? Pour aider plus de monde, Mme Ramla, comptable de formation, et Thibault décident de rouvrir le four et s’improvisent dealer…


un polar lucide, cynique et hilarant
Découvert par hasard au détour d’une discussion avec un mien cousin (merci à lui !), j’ai littéralement dévoré ce roman mordant et jubilatoire de Jacky Schwartzmann, par ailleurs scénariste de l’excellent Habemus Bastard mis en image par le talentueux Sylvain Vallée.

Dès les premières pages, on est littéralement happé par le style inimitable du romancier qui signe un polar particulièrement prenant. Tour à tour sociologue, observateur lucide de notre époque, son héros, CPE de son état, fait montre d’un cynisme grinçant et d’une fantaisie indéniable lorsqu’il s’agit de dépeindre un quartier dit sensible où les trafics en tous genre pullulent sur le lisier de la misère ou le collège où il officie, esquissant le portrait cinglant des enseignants et surveillants et portant un regard bienveillant mais lucide sur les enfants censés y emprunter un ascenseur social en panne.

Le tandem qu’il forme avec Myriam s’avère croquignolesque et rocambolesque à souhait et on suit avec un réel plaisir l’itinéraire improbable de ces deux personnages attachants devenus dealer pour pallier aux carences de la République qui abandonne à leur triste sort des pans entiers de la société… La droitisation progressive du discours de Thibault devenu presque malgré lui un entrepreneur avisé s’avère irrésistible… Et, lorsque les choses se gâtent, on a qu’une envie : que Thibault Morel parviennent à échapper à l’étau qui se referme inexorablement sur lui afin qu’il puisse poursuivre son œuvre sociale et amorale, tel un Robin des Bois des temps modernes…

Shit ! est un polar noir, jubilatoire et entraînant qu’il est difficile de reposer avant d’en être arrivé à son terme.

Il met en scène un CPE d’un collège situé en zone très sensible qui, par un étrange concours de circonstance, allait devenir dealer pour venir en aide aux déshérités et aux oubliés du capitalisme…

La plume alerte et mordante de Jacky Schwartzmann donne vie à des personnages formidablement attachants qu’il fait évoluer dans un cadre décrit avec brio qui retranscrit avec cynisme, finesse et humour la réalité des cités, faisant ressortir l’humanité et la solidarité qui innerve ces quartiers sans rien omettre de la violence qui y règne. Un polar très réussi qui donne la furieuse envie de découvrir d’autres romans de l’auteur !


La moindre relation sociale est régie par un contrat, explicite ou tacite. Nous sommes tous maqués à un papier, à des tonnes de papiers. Des millions de notaires virtuels se baladent au-dessus de nos têtes et nous cornaquent en permanence.extrait


Le Korrigan




Inspiration jeux de rôle

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