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Pour adultes avec réserves
Contrapaso



Fiche descriptive

Policier

Contrapaso

Tome 2

Teresa Valero

Teresa Valero

Teresa Valero

Dupuis

12 septembre 2025


27€95

9791034763955

Chroniques
Les enfants des autres
Porter la plume dans la plaie (*)
Pour adultes avec réserves
Résister !

Madrid, 1956. Le régime du général Franco censure le cinéma espagnol et impose sa propre version de l'histoire...

Dans ce contexte de répression, les journalistes Sanz, le vieux phalangiste désabusé, et Lenoir, l'idéaliste admirateur d'Albert Camus, croisent le chemin du tueur en série que traque Sanz depuis des années. Mais cette fois, sa 17e victime est retrouvée assassinée dans un cinéma en plein air...

Nos deux journalistes comprennent vite que ce meurtre à la mise en scène macabre cache un message...
un chef d'oeuvre!


Résister !
Contrapaso, planche du tome 2 © Dupuis / ValeroMadrid, 1956. L’Espagne vit sous le joug de Franco. La dictature impose sa propre version de l’histoire et la censure frappe durement le septième art…

Dans ce contexte répressif, Sanz, vieux phalangiste désabusé, et Léon Lenoir, idéaliste admirateur de Camus, mènent une enquête journalistique sur un tueur en série que Sanz traque depuis des années… Sa dix-septième victime est retrouvée dans un cinéma de plein air abandonné avec une mise en scène macabre qui laisse à penser que le tueur cherche à laisser un message à ses poursuivants où à ses futures victimes… Mais pour la première fois, la police et les deux journalistes aperçoivent le tueur qui ne leur échappe que de justesse…

Mais ces meurtres pourraient être liés à l’une de ces sombres machinations qui fleurissent sur le lisier de la dictature.


une plongée saisissante dans les coulisses du cinéma sous la dictature franquiste
Il aura fallu attendre quatre longues années avant de pouvoir lire Pour adultes avec réserves, second opus de Contrapaso… L’attente fut longue… mais le résultat est au-delà de nos espérances !

Contrapaso, planche du tome 2 © Dupuis / ValeroSi nous avons tout d’abord découvert Teresa Valero pour ses talents de conteuse d’histoire avec sa fascinante série Curiosity Shop (dessiné par l’impressionnant Montse Martín), la jubilatoire Sorcelleries (dessinée par Juanjo Guarnido, excusez du peu) ou l’excellent Gentlemind (sublimé par le trait plein d’élégance d’Antonio Lapone), ses talents de dessinatrice explosent au grand jour avec cette série qui nous immerge avec art au cœur de l’Espagne franquiste…

Après un premier opus aussi glaçant que fascinant qui dévoilait les violences faites aux femmes d’origine modestes aux lendemains de la guerre civile, l’autrice nous entraîne dans les coulisses d’un septième art muselé par la censure qui sévissait alors… S’appuyant sur une solide documentation, elle compose un background tout à la fois riche, fascinant, inquiétant, baroque, rocambolesque et édifiant qui fait revivre cette époque troublée et ces hommes et femmes qui profitaient ou subissaient le système mis en place par Francisco Franco Bahamonde, dit Franco. Si la toile de fond s’avère foisonnante, la partie consacré au cinéma l’est plus encore, avec cette censure qui caviardait les films, les difficultés pour un cinéaste de passer les différents filtres pour espérer voir un jour sortir son film sur grand écran, souvent bien différent de ce qu’il espérait tourner, l’absurdité de la censure qui, sous couvert de morale conservatrice arrivait à des aberration fascinantes, l’hypocrisie ambiante qui voyait des films se tourner en deux versions, l’une, édulcorée, pour le marché intérieur, l’autre pour l’export… Le dossier qui vient compléter l’album nous éclaire et nous permet de bien comprendre que les éléments les plus hallucinantes dont est truffé le récit s’appuie bel et bien sur des faits réels !

Contrapaso, planche du tome 2 © Dupuis / ValeroMais si le contexte est retranscrit avec art par l’autrice, le scénario s’avère plus captivant encore. Véritable roman noir dont le franquisme est la toile de fond, l’enquête journalistique et policière autour de ce mystérieux assassin s’avère remarquablement bien construite, avec ses faux semblants, ses impasses et ses rebondissements vertigineux qui orientent l’enquête vers des chemins qu’on n’aurait pas pensé la voir emprunter… Et il y a ce soin apporté à chacun des personnages dont chacun pointe la complexité d’une époque trouble : le duo d’enquêteur formé par Sanz et Lenoir qui deviennent amis alors que tout les oppose, la faune bigarrée fréquentant des cinémas interlopes, des journalistes qui ne peuvent exercer leur métier à cause de la censure, les activistes qui tentent de résister, à leur manière, à l’oppression, un assassin qui exploite les zones d’ombre du régime et cette gamine éprise de liberté, pétillante de vie et de malice, sorte de gavroche au féminin… Sans oublier en filigrane la relation entre Lenoir et Paloma… Ces deux-là sont clairement faits pour s’aimer… mais la morale joue clairement contre eux, entravant un bonheur semblant pourtant à leur portée.

un découpage ciselé, des cadrages virtuoses et un sens du mouvement bluffant
Mais si le scénario s’avère aussi passionnant que remarquablement bien construit et le contexte retranscrit avec force détails, reste le dessin… Pourquoi cette talentueuse artiste, en plus d’être une faiseuse d’histoire émérite, n’avait-elle jamais jusque-là pris les crayons et les pinceaux (si on omet son We are family publié chez Delcourt en… 2013)… Sans doute hérités de ses travaux dans l’animation, son sens du cadrage est tout aussi bluffant que son sens du mouvement, soutenant avec virtuosité la narration graphique. Le soin apporté aux expressions des personnages s’avère remarquable, retranscrivant avec force leurs doutes, leurs pulsions ou leurs émotions, les rendant plus attachants encore ou… plus révulsant. Car crapules de la pire espèce et belles âmes se côtoient dans ce polar sombre, implacable et exigeant… Ajoutons à cela une savoureuse inventivité dans la mise en scène et des dialogues soignés et percutants et vous obtenez un album aussi somptueux que remarquablement bien écrit.

Contrapaso, planche du tome 2 © Dupuis / ValeroQuatre longues années après un premier tome fascinant et glaçant paraît le second opus de Contrapasio (contre-pied), roman (graphique) noir tortueux et labyrinthique qui nous entraîne dans les coulisses du septième art dans l’Espagne franquiste.

Madrid, 1956. Des années après son premier meurtre, le mystérieux tueur traqué par Sanz refait parler de lui avec une dix-septième victime dont le cadavre a fait l’objet d’une mise en scène macabre dans un cinéma de plein air désaffecté. Avec son collègue Lenoir, ils vont mener leur enquête, parallèlement à celle de la police, côtoyant des personnes interlopes des milieux populaires ou de ceux bénéficiant des largesses du régime de Franco.

Avec Pour adultes avec réserves, Teresa Valero impressionne une fois encore, tant pour son scénario ciselé et captivant que pour le soin apporté au background de l’histoire qui, foisonnant de détails hallucinants mais pourtant authentiques et de référence au septième art, nous immerge dans le Madrid fasciste du « Caudillo ». Mais à ses indéniable talents de faiseuse d’histoire s’ajoute un trait souple et élégant, un sens du cadrage saisissant et un sens du mouvement virtuose et fascinant qui lui permettent de donner vie à cette formidable galerie de personnages crédibles et torturés qui rendent le récit plus poignant et passionnant encore… Contrapaso fait partie de ces pépites qui nous rappellent pourquoi on aime le neuvième art ! Amateur de polars noirs, de scénarios tortueux et exigeants, de personnages bouleversants et de dessin virtuose, ne manquez pas ce petit sombre bijoux romanesque et entraînant !


- Je t’aime cousin. Je ne peux pas m’en empêcher. C’est plus fort que moi.
- Moi aussi, je t’aime.
- Qu’est-ce qu’on va faire ?
- Résister.dialogue entre Paloma et Léon

Le Korrigan




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