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De battre mon coeur s'est arrêté
De battre mon coeur s'est arrêté



Fiche descriptive

Drames

Jacques Audiard

Romain Duris, Aure Atika, Emmanuelle Devos

16 Mars 2005

1h 47min.

Chronique
De battre mon coeur s'est arrêté
Banale épopée…

A 28 ans, Tom semble marcher sur les traces de son père dans l'immobilier véreux. Mais une rencontre fortuite le pousse à croire qu'il pourrait être le pianiste concertiste de talent qu'il rêvait de devenir, à l'image de sa mère.
Sans cesser ses activités, il tente de préparer une audition.
un excellent film!


Banale épopée…
« De Battre Mon Cœur » s’est arrêté est un film qui vous prend aux tripes.
D’abord parce que ses interprètes sont tous brillants et que le visage glauque qu’ils nous présentent de notre propre manque d’humanité vous saute à la conscience.

Ensuite parce que l’on ne peut qu’être aux cotés d’un Romain Duris (investi et à la mesure de son talent) dans cette quête pour un autre soi-même. Mal entouré, depuis ses collègues vénaux et superficiels (étonnant Jonathan Zaccaï) jusqu’à un père culpabilisateur qui n’en est plus vraiment un et qui utilise son fils plus qu’il ne l’aime (interprété par le dérangeant Niels Arestrup), le personnage tente désespérément de reprendre contact avec lui-même…Tom ne se bat pas vraiment pour préserver ses mains, mais plutôt pour sauvegarder le peu d’ « âme » qui lui reste, et que seule une ancienne passion et le souvenir de sa mère feront ressurgir.

Jacques Audiard (« Sur mes lèvres ») a cette façon de tourner réaliste, près des corps. Il tourbillonne autour de ces personnages comme la tempête silencieuse de leurs tourments et de leurs incertitudes.
Ces personnages ne portent ni fard ni masque ; ce sont des gens que vous pourriez croiser dans la rue, à ceci près qu’heureusement le monde est un peu plus beau pris dans sa globalité qu’à travers l’opercule de la caméra de ce cinéaste authentique.
Les femmes (ou peut-être s’agit-il des hommes dans leurs rapports aux femmes ?) y reçoivent un traitement spécial, comme souvent avec Audiard. Objetisées, elles portent aussi parfois la clé de la rédemption. Difficile de situer l’auteur dans cette dimension là…

Finalement, je trouve que « De Battre… » ne se raconte pas vraiment, parce qu’il se vit plus qu’il ne se discute. Sachez donc juste que le drame mis en scène par Audiard est d’une terrible banalité, en même temps qu’il pointe du doigt nos aspects les plus sombres et caricaturaux ; ce que certains pourraient ne pas apprécier. Sa réflexion va peut-être même plus loin, lorsque l’on saisit le poids étouffant de la société que nous avons bâti sur nos devenirs individuels.
A force de devoir s’y battre, n’y perdons nous pas l’essentiel de nous-mêmes ?...

Si vous y êtes sensible, le combat de Tom se poursuivra pour vous.
Keenethic



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