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La Chair et le sang
La Chair et le sang



Fiche descriptive

Aventure

Paul Verhoeven

Rutger Hauer, Jennifer Jason Leigh, Tom Burlinson

1985

2h06min.

Chronique
La Chair et le sang
Sombre et Violent

Au XVIème siècle, une bande de mercenaires, s'estimant lésés par un seigneur, enlèvent et violent la promise de son fils avant de semer la terreur dans son château.
un bon film !


Sombre et Violent
« La Chair et le Sang » fut le premier film hollywoodien de Paul Verhoeven, le « Hollandais Violent ». Celui-ci n’y alla pas par quatre chemins pour imposer son style sans concessions ; et ce, dès cette première œuvre, américano-espagnole (premier investissement frileux des producteurs américains).
Il est d’ailleurs presque curieux que Verhoeven ait eu le succès qu’on lui connaît (« Robocop », « Starship Troopers »,…), lorsque l’on sait que le politiquement correct en vogue dans les studios de nos amis-requins n’est guère inscrit dans son répertoire cinématographique. Gageons que le violence crue de ces films sut sans doute assouvir suffisamment les portefeuilles des spectateurs…

Quoi qu’il en soit, le réalisateur eut le courage de s’atteler à un sujet ambitieux : livrer un film moyenâgeux réaliste, ce qui est loin d’être facile et encore moins courant.
Si le film a un peu vieilli, force est de constater que « La Chair et le Sang » est une œuvre puissante et dérangeante. Verhoeven nous y dépeint un monde crépusculaire, glauque et violent. On y suit une bande de mercenaires en pleine vendetta, décidée à se venger d’un employeur/seigneur (vous n’y voyez pas un parallèle intéressant avec le syndicalisme ?) récalcitrant.
Le très charismatique et brillant Rutger Hauer (champion du genre depuis Lady Hawke et inoubliable dans « Blade Runner ») incarne Martin, le chef de cette bande de soudards sans foi ni loi, qui se feront pourtant les serviteurs d’un saint, comme pour se donner des raisons d’exister, entre la chair et le sang. Jennifer Jason Leigh (« Backdraft », « existenZ », « In the Cut ») y est étonnante en jeune vierge (qui ne le restera pas longtemps) de tête manipulatrice et farouche.

La partition musicale est l’œuvre de Basil Poledouris (avec lequel Paul Verhoeven semble avoir une certaine affinité puisqu’on l’a retrouvé pour « Starship Troopers »), auquel on ne peut rien reprocher, même si le sujet ne se prête guère au grandiose où Poledouris excelle. Sa musique colle tout simplement au réalisme sombre du film du hollandais.

Reste une œuvre ambitieuse, hors norme, qui ne plaira sans doute pas à tous les publics ; mais presque symptomatique de la filmographie de Paul Verhoeven. La violence y est bien plus psychologique que véritablement sanglante ; et c’est là la grande réussite du film, qui parvient à ouvrir une porte à peine déformée sur notre Moyen-Âge : un âge obscur où la chair dût se battre et se complaire dans le sang pour survivre…
Keenethic



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