Sigurd et Vigdis est une saga épique contant le destin tumultueux et héroïque de deux personnages hauts en couleurs.

Sigurd est un Jomsviking, ordre de mercenaires qui vend son bras au plus offrant sans jamais prendre parti. Mais lorsque son clan est décimé, la vengeance seule l’anime. Vigdis est une princesse viking promise à un mariage arrangé. Elle attend dans le château de son père celui qui saura la tirer de ce triste avenir et forger avec elle un destin d’aventures, d’honneur et de passions… Sigurd sera celui-là. A eux deux, ils écriront une légende…

Hervé Loiselet et Benoit Blary n’en sont pas à leur première collaboration. Ensemble ils ont notamment signé 20 ans de guerre dans la prestigieuse collection Signé chez Le Lombard. On les retrouve à nouveau pour un scénario s’inscrivant en marge de l’histoire. Car si l’existence des Jomsviking, surtout connus par la Jómsvíkinga saga, est sujet à caution et divise bon nombre d’historiens, l’histoire concoctée par Loiselet et Blary s’ancre surtout du côté de ces incroyables saga dont elle emprunte l’esprit épique et aventureux. Les personnage mis en scène son charismatiques et héroïques, de ceux dont les actions et la vie sont si remarquables qu’elles sont dignes de mémoire.
Les peuples du nord semblent inspirer bon nombre de scénaristes et dessinateurs en ce moment mais force est de reconnaître qu’il se dégage de ce premier tome une force évidente. En choisissant de décentrer l’histoire, de quitter les fjords et les mers glacées du nord pour explorer les terres d’Europe orientales, les auteurs apportent à leur récit une originalité appréciable. La magie, distillée avec parcimonie opère et met en exergue les luttes d’influences entre adorateurs des dieux païens et adeptes de ce dieu unique qui accroit sans cesse son emprise.
Le dessin de Benoit Blary s’avère une nouvelle fois particulièrement efficace. Difficile de rester insensible à son trait léger et épuré, plein de force et de sensibilité. Ses cadrages audacieux marquent ses planches d’une empreinte unique, de même que ses aquarelles qui souligne à merveille les différentes ambiances du récit. Un dessin plus détaillé aurait trop fortement ancré le récit dans l’Histoire et donc dans la réalité. Alors que tel quel, il ouvre les porte de la légende et du mythe, cette matière dont on fait les sagas…

Avec L’Ordre s’ouvre un formidable diptyque plein de fureur, d’amour et de sang qui emprunte tant à l’histoire qu’au mythe.