Premier tome d’une série prometteuse,
Les Sept Vierge met en scène un chasseur d’héritiers œuvrant pour retrouver les descendants de personnes décédées sans parents connus et sans avoir rédiger de testament. De par sa thématique originale et très ouverte, cette série devrait permettre aux auteurs de proposer des histoires indépendantes explorant de nombreux registres, d’autant qu’un fil rouge semble s’esquisser autour de Lélio, le personnage central de la série…
Lélio travaille en tant que chasseur d’héritiers : en échange de 25% de la succession, il se lance à la recherche des descendants de personnes décédées. Ce premier dossier l’entraîne à enquêter sur le meurtre du Baron Gérald de la Vénière qui a été sauvagement torturé avant de succomber d’une crise cardiaque. La police semble avoir tôt fait de classer l’affaire en cambriolage qui a mal tourné mais certains détails vont attirer l’attention de notre limier, tel la disparition d’une toile aux murs du manoir. De fil en aiguille, Léllio va remonter l’histoire du Baron qui semble prendre racine dans les tragiques heures alors que la France ployait sous le joug de l’occupation allemande, sur fond de spoliation d’œuvre d’art…
Après un prologue péruvien à la James Bond plein d’action et de gros calibres qui permet d’introduire le personnage de Léllio, les auteurs nous invitent à une enquête solidement charpentée qui s’amorce dans l’étude d’un notaire parisien. Empruntant les chemins classiques de l’enquête policière, leur récit à quatre mains va nous entraîner, par le truchement de flash-back savamment orchestrés, dans les années noires de la seconde guerre mondiale, sur les traces de Lucie, la mère du Baron…
Cette dernière, amoureuse d’un officier allemand, va s’attirer les foudres de la Résistance et se voir contrainte de jouer un jeu bien dangereux…
Ce premier tome est mis en scène de façon très convaincante par Guillaume Tavernier dont le trait classique et réaliste s’avère particulièrement efficace. La colorisation de Dimitri Fogolin est quant à elle subtile, avec des teintes sépias qui ancrent les flashback dans la France de l’occupation.
Subtil dosage d’action et d’enquête, Chasseur d’Héritier s’avère être une série grand public très plaisante, portée par une thématique et un dessin classique très efficace… Si le prochain tome devrait clore ce premier dossier, les prochaines enquêtes de Lélio s’avéreront sans nul doutes variées, tant dans leur déroulement que dans leur thématique.