Après
Le Jour des Magiciens, le duo d’auteurs italien Michelangelo La Neve et Marco Nizzoli nous livrent un thriller fantastique classique mais efficace…
Elisabeth Frazier, romancière à succès, réveille son fils en pleine nuit, 18 ans pile après sa naissance. Comme cadeau, elle se propose de l’envoyer pour un séjour chez son éditrice française dans une magnifique demeure à deux pas de Paris. A l’aéroport, le jeune homme croise une superbe top-modèle qui se trouve être une fan inconditionnelle des romans de Liz Frazier. Ils voyagent ensemble et se séparent à Paris. Las, le séjour parisien de Syd va rapidement tourner au cauchemar, lui donnant un aperçu de l’Enfer. Kidnappé et séquestré pendant des mois par une secte sataniste, il va rencontrer un inquiétant personnage qui prétendra être son père…
Sur fond de classique pacte satanique, l’intrigue concoctée par le scénariste italien Michelangelo La Neve s’avère bien maîtrisée et parfaitement rythmée. S’amorçant dans une réalité banale, elle sombre rapidement dans le thriller et l’horreur gothique lorsque se brise le miroir des apparences pour finir sur un final immergeant le lecteur un peu plus loin dans l’horreur quand sont dévoilés une partie de la terrifiante machination. Après ce premier tome qui nous entraîne à chaque scène un peu plus loin en enfer, le lecteur ignore toujours s’il a affaire à une secte de fous furieux ou si les éléments sataniques évoqués vont prendre corps et nimber le récit de fantastique.
L’ambiance savamment distillée au fil des pages est remarquablement bien rendue par le trait réaliste de Marco Nizzoli. Ses décors, précis et détaillés et ses personnages très expressifs, accentuent l’ancrage du récit dans la réalité, renforcé par une colorisation numérique pleine de nuances. Les scènes d’enfermement ou Syd lutte contre la folie deviennent sous les pinceaux du dessinateur italien quasi insoutenables, accentuant le malaise induit par le scénario jusqu’à la nausée… Après avoir refermé l’ouvrage, l’élégante couverture revêt une tout autre signification, bien plus angoissante, prolongeant le malaise induit par le scénario…
Alors que le titre de la série évoque celui d’une chanson des Pink Floyd où il est question de chat et de sorcières, il est difficile de ne pas penser au Rosemary's Baby de Roman Polanski pour son ambiance oppressante qui va crescendo au fil du temps. Ce premier opus de Lucifer Sam, tendu et horrifique à souhait, pose les bases d’un récit angoissant et nerveux dont on ne sait s’il restera ancré dans la réalité… Suite au prochain épisode…