451 après Jésus Christ. Flavius Aetius et le terrible Attila vont s’affronter non loin de Aurelianum (l’actuelle Orléans)… L’issue de la bataille des champs Catalauniques est encore incertaines et les deux belligérants peuvent arracher la victoire sur leur adversaire et ancien ami…
Avec
Attila, Bruno Faidutti propose aux joueurs de revivre ce terrible affrontement au travers d’un jeu abstrait tout à la fois simple et malin…
Règles et matériel
L’élégante boîte en métal repoussée réhaussée d’une amusante illustration signée Cyril Bouquet (dont le nom figure en bonne place sur la boîte, chose assez rare pour être signalée mais habituel chez Blue Orange) abrite un matériel de qualité : pions, jetons et plateau modulaire, pour un plaisir sans cesse renouvelé.
Les règles multilingues ne font que 3 pages dans la langue de Molière (dont une présentant le matériel et un petit rappel historique). Concises et bien écrites, elles permettent de se lancer très rapidement dans la première partie et ce d’autant plus qu’elles proposent deux placement initiaux symétriques permettant des parties équilibrées.
Contenu de la boîte :14 tuiles Terre Brûlée, 2 petits plateaux (2x2), 2 grands plateaux (2x3) et, par joueur, 3 pions cavalier.
Déroulement d’une partie
Mise en place
Dans sa version standard, les plateaux sont positionnés au grès des idées des joueurs, les plateaux devant être en contact par les côtés.
Tour à tour, chaque joueur place l’un de ses cavaliers sur une case du plateau.
Déroulement
A son tour de jeu, le joueur doit :
1Déplacer un de ses cavalier en respectant le déplacement des cavaliers aux échecs (sans prises possibles!)
2Brûler une terre libre id est placer une tuile Terre Brûlée sur une case libre du plateau.
Fin de partie
Le joueur ne pouvant plus déplacer un cavalier perd la partie.
l’Avis de la Rédaction
Attila est un
jeu abstrait minimaliste simple d’accès, rapide à mettre en place, qui propose des parties tendues et disputées courtes et addictives.
Les
règles sont expliquées en moins d’une minute, permettant aux deux joueurs de se lancer rapidement dans le vif du sujet. Le
plateau, très modulaireassure des parties à la physionomie réellement différente, assurant un bon renouvellement au jeu.
Mais les règles simples masquent un
jeu de blocage bien plus
subtil qu’il n’y parait. Il faut peser chaque coup en s’efforçant de voir quel degré de liberté il nous laisse et combien il entrave l’adversaire. Au fil des coups, le champ de bataille se réduit comme peau de chagrin, réduisant les possibles de façon inexorable, jusqu’à ce qu’un des joueurs se retrouve bloqué, par d’autres chevaux (les siens ou ceux de l’adversaire ou par l’herbe enflammée qui n’est pas prête de repousser de sitôt…)
Le
graphisme cartoonesquede Cyril Bouquet détonne clairement de la sobriété traditionnelle des jeux abstraits. Mais force est de reconnaître que cet habillage graphique apporte une note de couleur et de fraîcheur appréciable à l’ensemble, rendant le jeu attractif pour les joueurs en herbes (
). A se demander si l’avenir du jeu abstrait n’est pas au final dans le graphisme chatoyant... Souvenons-nous du confidentiel
Splits de Francesco Rotta devenu un best-seller une fois relooké par Andrea Femerstrand et l’équipe de Blue Orange…
Attila est un délicieux petit jeu de blocage simple et savoureux qui propose, lors de parties rapides et tendues, de se triturer les méninges pour savoir comment bloquer au mieux son adversaire tout en se ménageant de salutaires portes de sortie…
On aime...
les règles épurées vite expliquées
le matériel et la boîte fort sympathique
le plateau très modulaire pour des parties variées
On n'aime pas...
les lapins vampires (
)
(*) latin approximatif et heuristique