Avec
Obeyron, premier tome de cette nouvelle série concept, Olivier Peru et Pierre-Denis Goux ont posé, dans le canevas tissé par Jean-Luc Istin, les contours d’un univers dense et foisonnant particulièrement enthousiasmant… Nicolas Jarry et Paolo Deplano poursuivent l’aventure en mettant en scène Sasmaël, un membre de l’ordre des Maître Inquisiteur, accompagné de Lotweë, l’elfe qui le seconde dans sa lourde charge…
L’action s’amorce au nord de l’Ardaigne, dans la cité lacustre de Destrion où un fou furieux a massacré tous les occupants d’un palais appartenant à la puissante et respectée famille de Tyr. Le meurtrier est retrouvé, mort, tué par le maître des lieux, le Prince Bran de Tyr dont le cadavre gît à côté de lui… Sasmaël, Maître Inquisiteur, va devoir faire toute la lumière sur ce sanglant événement qui va pour lui prendre une dimension plus personnelle : l’assassin n’est autre que son ancien mentor, Fendraël, lui-même Maître Inquisiteur…
L’autopsie ne laisse planer aucun doute : le Maître Inquisiteur a été drogué avec de l’absinthe pourpre qui a corrompu son esprit… Avant sa mort, il enquêtait sur un trafic de métaux à destination de la Vieille Forge, un port franc du sud de l’Ardaigne…
Bien que scénarisé et mis en images par un autre duo d’auteurs, ce nouveau tome s’avère tout aussi captivant que le premier. Au travers de cette enquête inquiétante et tendue, des pans de l’univers sont dévoilés par petites touches, formant un tout riche et cohérant. Le Maître Inquisiteur va mettre à jour un sombre complot qui prend sa source à la Vieille Forge et qui risque de mettre en péril cette paix si chèrement acquise, alors que les sanglants événements de Destrion risquent de jeter le discrédit sur l’Ordre des Maîtres Inquisiteurs…
Le travail réalisé par Jean-Luc Istin sur l’univers de la série donne à tout joueur de jeu de rôle l’envie de l’arpenter, preuve s’il en est de sa richesse et de sa cohérence…
Les dessins de Paolo Delpano apportent au récit sa crédibilité. Un soin tout particulier a été apporté aux costumes et à l’architecture, renforçant l’univers de façon saisissante. La mise en couleur des studios Digikore assurent une appréciable homogénéité graphique, malgré un trait très différent de celui de Pierre-Denis Goux.
Le duo formé par Nivols Jarry et Paolo Delpano qui ont signé de nombreux albums ensemble (dont Mercenaires et Les Exilés d’Asceltis ) est parfaitement rodé. L’intrigue de ce second tome s’avère une fois encore particulièrement bien calibrée. A travers l’enquête qui sert de fil rouge à l’album, on voit s’étoffer et se densifier le background avec de sombres et inquiétants complot politiques et l’émergence d’une éminence grise qui dans l’ombre tire les ficelles et semble bien décidé à faire vaciller le fragile équilibre du monde...