Avec ce dix-huitième tome de Sillage, Jean-David Morvan et Philippe Buchet poursuivent leur saga de Space Op amorcée en 1998 au rythme régulier d’un tome par an…

Alors Nävis soutient activement Juliette lors de son auditionné pour que le statut citoyenne de Sillage lui soit accordé, Bobo effectue une périlleuse mission sur Tartaruga pour tenter de mettre la main sur un mystérieux objet convoité par le Magister. Las! Les choses dérapent et l’artefact libère un pouvoir dévastateur qui va rapidement contaminer Bobo et l’ensemble des habitants de la planète. Naïvis, venu prêter main forte à son ami, est étrangement épargné par ce virus mortel. Tout laisse à penser que seuls les êtres dotés de pouvoirs psy sont sensible à ce fléau… Sillage va avoir fort à faire pour se protéger de ce mal qui menace son intégrité. Navïs, Bobo et Juliette vont avoir fort à faire pour enrayer l’épidémie et sauver ce qui peut encore l’être…

Ce nouvel opus de Sillage propose un récit haletant qui semble amorcer un tournant dans la série au vu de sa conclusion fracassante. Sur fond d’épidémie d’inspiration zombinesque, Jean-David Morvan a tissé un scénario classique au rythme soutenu. Après un prologue à plusieurs voix où l’on suit l’audience de Juliette et la mission de Bobo en parallèle, l’histoire démarre tambour battant pour se finir sur le fil avec un avenir bien sombre qui s’esquisse pour Sillage. Le personnage très attachant de Juliette, à la fois forte et fragile, apporte une appréciable note de fraîcheur à cette série à travers laquelle le scénariste aborde des problématiques contemporaines, comme celle des laissés pour compte qui vivent en marge de la société, rejetés par leurs pairs, mais qui vont avoir un rôle déterminant à jouer dans cette aventure, parfois de façon un brin caricaturale.
Jean-David Morvan continue de faire évoluer ses personnages et son univers de façon convaincante, l’enrichissant au fil des tomes et des spin-off... Un univers riche et dense qui pourrait servir de cadre à un jeu de rôle…

Côté dessin, on retrouve avec plaisir le trait énergique et inventif de Philippe Buchet qui apporte un soin tout particulier aux décors et aux costumes, renforçant la cohérence de l’univers.

Sillage s’est rapidement imposé comme une série incontournable pour tout amateur de SF. Le récit qui nous est proposé dans Psycholocauste se referme comme il se doit mais il prend racine dans les précédents albums de la série, rendant l’histoire quelque peu obscure aux béotiens. Mais l’intérêt de Sillage ne réside-t-elle justement pas dans la richesse des personnages et dans les liens les unissant au fil des tomes…