Avec cet album, Jimmy Palmiotti et Justin Gray nous invitent à découvrir cinq nouvelles pleines de fureur, de sexe et de sang.
Mise en image avec une redoutable efficacité par Jimmy Broxton,
Pornland Oregon nous invite à suivre la plongée dans le milieu du porno d’un père brûlant de venger la mort de sa fille. Peu à peu, le vernis de sa respectabilité craquelle sous les coups de boutoirs du passé alors qu’il remonte le réseau avec froideur et méthode… Un récit explosif parfaitement maîtrisé qui respecte les codes du genre…
Girl in a storm met en scène une flic borderline de la police de New-York qui évacue son stress par la violence… Un soir, elle aperçoit ses nouvelles voisines lors de leurs ébats… Fascinée, elle va commencer à les épier et à suivre leur vie comme d’autres matent une téléréalité… Des cinq nouvelles, celle-ci est sans doute la plus faible et la moins enthousiasmante, ne serait-ce que par son happy-end impromtue.
Daddy Issue est une histoire courte portée par le trait élégant de Romina Moranelli. Elle met en scène Becky, une jeune femme séduisante qui entraîne un beau mâle dans sa caravane qu’elle partage avec sa fille… Mais l’ado provocante et sensuelle va littéralement allumer l’amant de sa mère… Le récit, très court et teinté d’humour noir, n’en reste pas moins efficace et mordant.
Red Dog Army nous entraîne en Russie durant la seconde guerre mondiale à la suite d’un homme censé dresser les chiens kamikazes d’une unité dirigées par un fou furieux aussi incompétent qu’alcoolique… Point de sexe dans ce récit mais une violence contenue qui explose littéralement avec le trait épatant de Rafa Garres, talentueux dessinateur espagnol. L’histoire est prenante mais ne semble pas être à sa place dans ce recueil plus orienté vers le polar hardboiled.
Filter nous raconte l’itinéraire d’un gamin timide et réservé dont les choix violents et sanglants allaient changer le cours de son existence… Remarquablement mené, cette plongée en eaux-troubles s’avère tout à la fois malsaine et fascinante alors que la chute, d’un cynisme assumé, s’avère particulièrement glaçante…
Ce recueil de nouvelles rend hommage au talent de
Jimmy Palmiotti et Justin Gray qui ont notamment signé à quatre mains le scénario de Time Bomb. Si le second récit ne nous a pas franchement emballé, les autres, jouant avec jubilation avec les codes du genre, s’avèrent être d’excellente facture. Comme le titre l’indique, l’album est néanmoins à réserver à un public averti…