Thomas Lehmann (Pandémie, The City) s’associe à Wei-Hwa Huang pour créer un jeu de dés à la fois riche et fluide, dérivé de Race for the Galaxy, un jeu de cartes pour le moins enthousiasmant… Dans ce jeu à la thématique Space Op’, les joueurs vont s’efforcer de bâtir un empire… à coups de dés…


Doté d’un visuel attractif, la boîte pèse son poids et regorge de matériel: des tombereaux de dés spéciaux, des tuiles en carton épais, des gobelets, des écrans individuels… Le tout joliment illustré par une poignée de dessinateurs chevronnés qui esquissent un univers foisonnant… Très ergonomique, le matériel a été bien pensé grâce à une iconographie judicieusement élaborée. Le revers des écrans comportant un résumé synthétique des règles s’avère bien évidemment une aide précieuse en cours de partie mais aussi un support d’explication des mécanismes très bien pensé… L’idée d’y avoir mis le lexique du jeu et les probabilités de chaque dé s’avère très judicieuse!
On aurait apprécié un thermoformage permettant d’organiser un brin le matériel pléthorique qu’on entasse dans la boîte comme on peut…

Les règles (un livret 12 pages au format A4) sont particulièrement denses. Néanmoins, bien organisées et plutôt bien écrites, elles permettent de bien comprendre les différents mécanismes du jeu et l’ensemble s’avère parfaitement digeste… D’ailleurs, sitôt les premiers tours passés, les règles s’avèrent extrêmement simples et fluides…

Contenu de la boîte : 111 dés spéciaux, 55 tuiles de jeu réversibles (Mondes et Développement), 33 jetons Points de Victoire (de valeur 1, 5 et 10), 5 tuiles de Phase, 9 tuiles de Faction, 9 tuiles Monde de Départ, 1 sac en tissu et, pour chacun des 5 joueurs : 1 gobelet, 1 marqueur de crédit, 1 plateau individuel, 1 paravent, 1 plateau de programmation.

Mise en place
La mise en place est relativement fluide : chaque joueur prend son matos, une tuile de Faction et une Tuile Monde de Départ (aléatoires).

Ensuite, chaque joueur pioche 2 tuiles de jeu, les consulte et en place une côté Développement, l’autre côté Monde sur le plateau individuel. Il place 2 dés blancs dans sa Population et 2 dans son gobelet. Enfin, il prend les dés associés (à placer sur les tuiles, dans la Population ou les Ouvriers selon les cas).

Deroulement
Un tour de jeu se joue en simultané et se déroule en plusieurs phases :
Chaque joueur lance secrètement ses dés derrière son paravent et les affecte en colonne sous son plateau individuel de phase. Il choisit un de ces dés qu’il place sur n’importe quelle case du plateau de phase pour sélectionner une action… Seules les actions sélectionnées par au moins un joueur seront résolues!

Les joueurs révèlent leurs Ouvriers et effectuent les actions dans l’ordre des Phases : Explorer (piocher des Tuiles ou récolter des devises), Développer (placer des dés sur la pile de Construction), Coloniser (idem pour la pile Monde), Produire (l’ouvrier est placé sur un monde vide), Expédier (Vendre ou consommer –engranger des points de victoire- une Ressource)

Fin de partie
La partie s’achève à l’épuisement des points de victoire ou lorsqu’un joueur a construit 12 tuiles ou plus.

Chaque joueur additionne ses jetons PV aux PV de chaque tuile et aux éventuels bonus liés à certaines tuiles de Développement. Le joueur totalisant le plus de points remporte la partie (le nombre de dés dans le gobelet et les crédits départagent les éventuels exæquos).


Malgré une règle dense, Race for the Galaxy s’avère être un jeu extrêmement fluide aux mécanismes élégants…

On retrouve ces petits mécanismes qui faisaient le charme de l’excellent Race for the Galaxy mais avec de subtiles différences qui en font un jeu à part entière, proposant des sensations de jeux et des plaisirs ludiques sensiblement différents.

Composante essentielle du jeu, la gestion des dés s’avère particulièrement savoureuse… Chaque type de dé (Départ, Militaire, Consommation, Nouveauté, Eléments Rare, Générique ou Alien) possède ses propre face, permettant ou non d’engendrer telle ou telle action… Chaque dé Ouvrier utilisé rejoint la Population et devra être enrôlé à nouveau pour apporter sa contribution au développement de son Empire…

Le dé utilisé pour sélectionner la Phase que le joueur souhaite accomplir en fait une sorte de joker, permettant au joueur de pondérer le hasard du lancer, déjà contrôlé puisque dépendant des Mondes explorés précédemment par le joueur et du choix des dés Ouvrier enrôlés… D’autant que certains développements permettent de réaffecter un ouvrier… Bref, les règles regorgent de petits mécanismes bien pensés permettant largement de maîtriser un tant soit peu le hasard des lancers!

Chacun doit s’efforcer de lire le jeu de ses adversaires pour savoir quelle Phase ils sont susceptibles de choisir pour éviter de perdre quelques dés dans la bataille… Car même si les Ouvriers inutilisés retournent dans le gobelet, le joueur perd un peu de temps dans cette course contre la montre qu’est chaque partie de Roll For The Galaxy! Cependant, cet aspect tactique où réside la principale interaction entre les joueurs, se fait un brin moins fin alors qu’augmente le nombre de joueurs… A 2 ou 3 joueurs, la lecture se fait plus fine car bien plus importante, alors qu’à 5, chacune des Phases ayant de forte chance d’être sélectionnée, cet aspect s’estompe un brin…

Thomas Lehmann et Wei-Hwa Huang signent avec Roll for the Galaxy un jeu de gestion de dés absolument captivant… Malgré des règles denses, Roll for the Galaxy est un jeu étonnamment simple et fluide aux parties profondes, riches et variées.

Le matériel foisonnant et ergonomique, les parties rapides et disputées, le jeu est un brin plus hasardeux et un soupçon moins stratégique que Race for the Galaxy dont il est inspiré… Mais ces changements qui pourraient paraître négatifs pour certains joueurs amateurs de jeux cérébraux sont des atouts indéniables qui rendent le jeu abordable et bien plus fun que son glorieux aîné…



des règles simples, fluides et… élégantes!
la profondeur du jeu
les mécanismes permettant de la maîtrise du hasard
les parties rapides et (très) tendues


l’absence de thermoformage