Avec Après la chute, Laurent Queyssi et Juzhen signent un récit post-apocalyptique en apparence classique mais qui réserve néanmoins des surprises aux lecteurs…

La Terre, 116 ans après la Chute… Le monde a régressé et les hommes se réorganisent sur un mode tribal. La tribu de Giala est sauvagement attaquée par des trafiquants d’esclaves. Les hommes sont exécutés, les femmes enchaînées et contrainte de suivre leurs bourreaux alors que les enfants sont enfermés dans une ruine de bâtiments… L’attaque d’une créature mutante va permettre à Giala d’échapper à ses ravisseurs… Elle n’a plus qu’une idée en tête : retrouver les enfants de la tribu…

Sa route va croiser celle d’une tribu de parias, rejetés par les leurs à cause de leurs mutations… Ces derniers vont l’aider à retrouver les siens en l’amenant dans un premier temps trouver un vieux sorcier à même de l’aider à trouver sa tribu…

C’est d’abord les formidables dessins de Juzhen qui attirent notre œil et notre attention et ce dès la couverture. Le dessinateur du remarquable Konungar fait une fois montre de son immense talent avec des planches superbes dont chaque case est une magnifique illustration parfaitement maîtrisée, bien que la technique utilisée rende les personnages un brin figés. Les décors sont quant à eux sublimes, immergeant le lecteur dans cet univers post-apo sauvage et inquiétant…

Le récit de Laurent Queyssi s’inscrit dans une veine très classique, décrivant une société humaine qui a fortement régressé, revenant à l’âge de pierre alors que des tribus rivales s’affrontent pour le contrôle des ressources et du territoire. Cependant, un twist inattendu place le récit dans une toute autre perspective, faisant remonter le lecteur aux origines de la Chute dont on rencontre les principaux instigateurs, qui ont miraculeusement survécu, échappant aux griffes du temps… L’un d’eux semble convaincu de pouvoir inverser le processus alors que l’autre est persuadé que cette tentative scellera la fin de l’humanité…

Posant les bases d’un univers post-apocalyptique superbement mis en images, Laurent Queyssi tisse un récit faussement classique qui saura surprendre le lecteur…
Le récit manque néanmoins d’un brin d’émotion et d’originalité pour être vraiment inoubliable… Reste les dessins somptueux de Juzhen qui méritent clairement plus qu’un détour…