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Le Chien de Dieu
Le Chien de Dieu



Fiche descriptive

Roman Graphique

Jean Dufaux

Jacques Terpant

Jacques Terpant

Futuropolis

02 Novembre 2017


17€

9782754820912

Chronique

1960. À Meudon, dans son pavillon, Céline est au travail. Sous le regard de Toto, son perroquet, Céline est concentré sur son prochain livre, Rigodon, celui qui clôturera sa dernière trilogie. À l'étage, dans la salle de danse, Lucette fait répéter ses élèves.

Alors que le soir tombe, l'orage éclate. Le tonnerre claque comme un coup de canon. À travers la fenêtre, à la lumière de l'éclair, Céline voit la silhouette d'un cavalier, le maréchal des logis Louis-Ferdinand Destouches, du 12e Cuirassiers, qui semble l'attendre au bout du jardin.

Et Céline se replonge dans son passé : la boucherie de 14, la rencontre avec Élisabeth Craig, l'écriture du Voyage au bout de la nuit , son quotidien de médecin, les dérives de la seconde guerre, la fuite à Siegmaringen - l'objet de ce dernier livre - Rigodon.

Et bien sûr, Lucette, sa compagne, présente dans les pires moments, qui fait répéter ses élèves à l'étage.
un excellent album!


Voyage au bout de Céline
Le Chien de Dieu, planche de l'album © Futuropolis / Terpant / DufauxJean Dufaux et Jacques Terpant nous livre un portrait sans concession mais profondément et tragiquement humain du sulfureux auteur de Voyage au bout de la nuit

Meudon, 1960… Dans son pavillon, alors que Lucette dispense ses cours de danse à l’étage, Céline travaille à Rigodon, son ultime roman.

Lors d’un orage particulièrement violent, alors que le ciel se déchire, il aperçoit à la lueur d’un éclair la silhouette d’un cavalier… Celle du maréchal des logis Louis Ferdinand Destouches, qui semble l’attendre… Cette vision l’entraîne dans la boucherie de la Grande Guerre, alors qu’il chargeait, sabre au clair contre l’ennemi… Sa rencontre avec Élisabeth Craig dont il fut éperdument amoureux… Son Voyage au bout de la nuit qui le rendit célèbre… Lucette qui allait devenir sa femme… Son antisémitisme et la seconde guerre mondiale… sa fuite à Siegmaringen qu’il tente de coucher par écrit… Une vie…


Le portrait sans concession d’un homme tragiquement humain…
On retrouve le prolifique Jean Dufaux dans un registre où on ne l’attendait peut-être pas, bien qu’il se soit par le passé penché sur des géants de la littérature, tels Balzac ou Hemingway… Mais ce récit n’est pas une biographie de Céline, mais une fiction le mettant en scène lorsqu’il vivait presque en ermite à Meudon…

Le Chien de Dieu, planche de l'album © Futuropolis / Terpant / DufauxLe scénariste y mêle des faits réels et fictionnels, esquissant le portrait saisissant d’un homme complexe, écrivain au style inimitable et aux formules lapidaires… Mais aussi un homme peu fréquentable, rongé par la misanthropie et gangréné d’antisémitisme… Jean Dufaux a fait un formidable travail sur les dialogues, parvenant à retranscrire cette musique si particulière à l’œuvre de Céline et dont il est souvent fait mention dans l’album, de même que son cynisme mordant, sa gouaille féroce et enivrante qui rendent ses romans si particuliers.

A aucun moment, le scénariste n’édulcore les opinions nauséabondes du romancier, son antisémitisme notoire ou le soutien qu’il a apporté par ses écrits à l’Allemagne nazie. Mais la force de cet album réside dans le fait qu’il brosse le portrait d’un Céline pétri de contradictions, qui possède sa part d’ombre et mais aussi de lumière…

Fidèle à lui-même, Jacques Terpant signe un album superbe et parfaitement maîtrisé. Il prend ses fidèles lecteurs à contre-pied en proposant pour l’essentiel des planches en noir et blanc, rehaussé d’un lavis discret qui participe grandement à poser l’atmosphère de l’histoire, baignant chaque scène d’une lumière évoquant le cinéma des années 50…
Le Chien de Dieu, planche de l'album © Futuropolis / Terpant / Dufaux
Jean Dufaux et Jacques Terpant s’emparent du personnage de Céline pour en faire le personnage principal d’une fiction inspirée de ses dernières années à Meudon.

Mêlant éléments réels, fictifs et hallucinés, le scénariste brosse le portrait d’un personnage complexe et pétri de contradictions qui possède indéniablement une grande part d’ombre… mais aussi de lumière… Ce qui le rend tragiquement et bassement humain… Jean Dufaux rend hommage à l’œuvre de Céline par ses textes ciselés qui évoquent le style de l’auteur du Voyage au bout de la Nuit, de Nord ou de Mort à crédit alors que le trait réaliste et expressif de Jacques Terpant met formidablement son récit en image…

Ce Chien de Dieu est un récit superbe et captivant qui nous donne une furieuse envie de relire Voyage au bout de la nuit, sans pour autant oublier le passé sulfureux et condamnable du Docteur Destouches…


Grace et légèreté c’est ainsi qu’il devrait être, le monde. Mais le monde n’est que vacarme et insulte.Céline

Le Chien de Dieu, case de l'album © Futuropolis / Terpant / Dufaux
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