Après
Elfes et
Nains, voici que les éditions Soleil nous proposent une troisième série se déroulant sur les Terres d’Arran, s’intéressant cette fois aux peaux vertes, traditionnels ennemis des autres races civilisées… Après un premier tome enthousiasmant mettant en scène un semi-orc signé par Jean-Luc Istin et Diogo Saito, voici que Sylvain Cordurie et Giovanni Lorusso se proposent de nous conter les aventures d’un voleur gobelin particulièrement talentueux…
Myth est indéniablement un incurable vantard mais c’est aussi un voleur particulièrement talentueux. Lors d’une escale à Scarande, son dernier contrat lui a valu d’être poursuivi par une horde de mercenaires semble-t-il désireux de mettre un terme à sa prestigieuse carrière…
Si son adresse et son expérience lui ont permis de leur échapper, non sans laisser quelques-uns de ses poursuivants sur le pavé, ces derniers n’avaient rien à voir avec son dernier larcin : un mystérieux assassin les avait envoyé à sa poursuite pour tester ses capacités avant de l’engager… La mission s’apparente à une expédition suicidaire puisqu’il ne s’agit rien de moins que de s’introduire dans la ténébreuse citadelle de Slurce pour y dérober le joyau de Raal'yn, un mestre y résidant…
Contraint et forcé, Myth va devoir effectuer cette périlleuse mission… Pour se faire, il va faire appel à d’autres gobelins avec qui il avait déjà travaillé par le passé… L’appât du gain aidant, il arrive sans mal à les convaincre… Mais aussi talentueux soient-ils, l’expédition n’en reste pas moins des plus dangereuses…
Sylvain Cordurie signe comme de coutume un album de haute tenue rendu particulièrement entraînant par le caractère du narrateur qui n’est autre que Myth lui-même… Son ton sarcastique et délicieusement irrévérencieux nous rend d’emblée le bonhomme, pardon, le gobelin, particulièrement attachant… Il est certes un brin tête brûlée et indéniablement vantard, mais il a les moyens de ses prétentions!
Notre voleur doué va donc se retrouver entraîné dans un coup particulièrement dangereux dans lequel il va se jeter, faute d’avoir d’autre alternatives sans doute, mais aussi par goût du risque car l’adrénaline, bien plus que l’appât du gain, semble être le carburant qui le fait avancer… Le scénario, ponctué par les monologues ciselés du maître voleur s’avère particulièrement rythmé et entraînant…
Le dessin est cette fois-ci confié au dessinateur italien
Giovanni Lorusso à qui l’on doit notamment le premier tome de l’excellente série
Médicis et deux tomes de l’intéressante collection chapeauté par Luc Ferry,
la Sagesse des Mythes. Si ses compositions dynamiques et son trait énergique s’avèrent de bonne facture, manquant d’un brin de profondeur, la colorisation ne met peut-être pas suffisamment son travail en valeur. Ses planches n’en restent pas moins particulièrement fluides et ses scènes d’action virevoltantes…
Après Elfes et Nains, Orcs & Gobelins s’impose comme une série d’heroic-fantasy bougrement enthousiasmante…
Porté par un personnage cynique et attachant, une narration soignée, des récitatifs mordants et jubilatoires et un dessin dynamique, ce second tome met en scène un gobelin, talentueux voleur et vantard invétéré, qui va devoir s’aventurer au cœur même de la ténébreuse forteresse de Slurce pour y dérober le joyau de Raal'yn, un redoutable elfe noir…
Sylvain Cordurie et Giovanni Lorusso signent un album entraînant qui vient apporter sa pierre à l’édifice des Terres d’Arran, un univers qui ne cesse de s’enrichir et de s’étoffer… pour le plus grand plaisir des amateurs de bonnes séries de heroic-fantasy!
[…]la discrétion, je lui pisse dessus. Dans ma noble profession, je n’ai pas mon pareil et j’aime le faire savoir…Myth