Olier et Marco accompagne leurs godillots jusqu’aux derniers jours de la Grande Guerre pour une dernière aventure riche en surprises et en rebondissements…
10 novembre 1918. La fin des combats est imminente et tous les poilus sont dans l’attente d’attendre retentir l’armistice… Les godillots sont chargés de ravitailler l’unité de corps-francs commandée par le Capitaine Charton qui se trouve à Bertancourt-sur-Bar, un petit village isolé encore occupé il y a peu par les troupes allemandes…
Le sinistre Berthier est le seul à ne pas accueillir l’armistice comme un soulagement… Il projette un dernière opération pour s’approprier le butin de guerre allemand, fruit du pillage effectué lors de leur retraite… Comme on s’en doute, il est prêt à tout pour parvenir à ses fins…
Mais c’est aussi dans ce petit village que le jeune Bixente va retrouver Joanes, son grand frère qu’il recherche depuis le début des aventures des Godillots…
C’est bien connu, l’adversité forge la camaraderie… Arpentant les champs de batailles en compagnie des Godillots depuis l’amorce des hostilités, on a apprit à les connaître et à les aimer… Il faut dire qu’ils sont touchants nos braves soldats, du taiseux Le Bourhis au sympathique Palette sans oublier le jeune Bixente monté au front pour retrouver son frangin… Et ce n’est pas sans un pincement au cœur qu’on les abandonne alors que résonne les clairons de l’armistice d’autant que le destin implacable ne manquera pas de frapper à la porte de la plus cruelle des manière, donnant un sens particulièrement tragique au titre de l’album…
Pour cette dernière aventure des Godillots (encore que rien n’empêche les auteurs de nous proposer un album flash-back), Olier signe un scénario particulièrement poignant… Pensez-donc, c’est l’album des retrouvailles de Bixente et de son frère adoré! Mais tout ne se déroulera pas tout à fait comme prévu, et pour cause! Mais ne comptez pas sur nous pour dévoiler ce pan de l’intrigue! Mais si les retrouvailles annoncées constituent l’un des temps fort de l’album, les manigances du « découpeur d’étagères à mégots » sont le fil rouge du récit, avec un final dantesque, suivit d’un épilogue particulièrement émouvant…
Et l’album s’achève sur la désormais traditionnelle gazette des godillots qui nous propose de façon impromptue pas moins qu’un jeu de rôle aux règles légères tenant quasiment sur une page… le tout agrémenté de synopsis d’aventures et d’un scénario pour s’immerger plus avant dans l’univers de nos poilus… On se prend à rêver à un gros bouquin de jeu de rôle des Godillots pour prolonger l’expérience, comme cela avait été fait (et bien fait !) pour l’Agence Barbare (tiré de la BD éponyme signé par… Olier et Marko!).
C’est toujours un réel plaisir que de retrouver les dessins superbes et expressifs de Marko qui contribuent grandement au plaisir de lire les aventures douce-amer concoctées par le scénariste. Le dessinateur nous livre de belles planches, joliment colorisée par Catherine Moreau, avec une mention spéciale aux deux pages où les soldats apprennent que l’armistice a été signée et qui s’avère pour le moins émouvante…
Un p’tit dernier avant la fin conduit nos godillots jusqu’à l’armistice et ce n’est pas sans un pincement au cœur que nous abandonnons nos poilus préférés après un final particulièrement poignant…
Riche en surprise et en rebondissements, parfois tragiques, le scénario entraînant d’Olier est comme de coutume joliment mis en image par le talentueux Marko dont le trait expressif met en scène des personnages particulièrement touchants…
La guerre s’achève mais les Godillots se sont donné rendez-vous dans vingt ans, sans savoir que ce sera pour fêter le début de la prochaine! Mais les auteurs ont pensé à nous en nous proposant un mini jeu de rôle aux règles épurées (mais éprouvées!) qui nous permettra de prolonger l’aventure!
Basé sur une solide documentation, la série des godillots s’avère tout à la fois grave et rafraîchissante, montrant la Grande Guerre à hauteur d’homme… et d’un gamin! Pour jeunes et moins jeunes lecteurs amateurs d’Histoire et d’histoires…
- Tu es sûr que celui que t’as vu c’est pas un vulgaire pékin qui lui ressemble des fois?
- Tu me prends pour une brelle ou quoi?! On l’a pourtant assez regardée cette foutue photographie, non?
- Faut être sûrs que ce soit bien lui avant d’en parler au gamin. Et puis… avec ce que Marie m’a révélé l’autre jour, on sait qu’il y a un loup dans cette affaire… Faut être prudent…dialogue entre Palette et le Bourhis.