Discrète et réservée, Pauline a réussi le concours de Gardien de la Paix et a commencé à travailler à la PJ de Metz avant de rejoindre la prestigieuse Brigade Criminelle de Paris, encore située à l’époque sur le fameux Quai des Orfèvres…

Débarquant de sa province natale dans ce service où elle avait effectué un stage, elle découvre le travail besogneux des affaires criminelles, les tâches ingrates, la lourde responsabilité, en un mot le métier qui fait le quotidien d’un flic de la Crim’.

Après leur incroyable GoSt 111 (dessiné par le talentueux Marion Mousse) qui nous racontait le quotidien d’un indic de façon particulièrement immersive, le tandem formé par Mark Eacersall et Henri Scala se reforme pour nous raconter la vie d’une gardienne de la paix fraîchement recrutée par la prestigieuse Brigade Criminelle de Paris…

Amateurs de polars nerveux, de poursuites en voitures endiablées, d’interrogatoires musclés, de fusillades hollywoodiennes et de cascades hallucinantes, passez votre chemin, les auteurs cherchent à donner une vision réaliste du métier et non une version idéalisée, romantique et romanesque du flic, tel qu’il est si souvent dépeint dans les polars sur petit et grand écran. Avec les premiers pas de Pauline à la Crim’, les scénaristes nous racontent par le menu le quotidien d’une gardienne de la paix, tâcheronne qui passe plus de temps le nez dans les dossiers que sur le terrain proprement dit… Alors que les films nous présentent des policiers menant des enquêtes de l’amorce jusqu’à leur terme, elle se contente pour l’heure d’assister des enquêteurs et n’a pas toujours une vision d’ensemble des affaires en cours, avec tout ce que cela peut comporter de frustrations…

Enquête de voisinage, croisement de fichiers, réouverture de dossier, premiers constats sur une scène de crime, interrogatoires, paperasses, enchaînement de coups de fil qui sont autant de coup d’épées dans l’eau… le quotidien de flic n’est pas toujours reluisant mais c’est ce travail de fourmi, bien plus que les coups d’éclats, qui permettent de faire émerger la vérité et d’élucider les affaires dont ils ont la charge… L’expérience de Henri Sala, nom de plume derrière lequel se cache un commissaire encore en activité, a bien évidemment alimenté le récit écrit à quatre mains avec Mark Eacersall, lui apportant cette crédibilité et cette saveur unique… A noter que les dialogues, particulièrement soignés, sont truffés de jargon et d’acronymes propres aux métier, contribuant à immerger le lecteur au cœur de la BC…

Mais la force de ce récit est de ne jamais dissocier le Gardien de la Paix de la femme qu’est Pauline. Les auteurs en ont fait un être de chair et de sang avec une vie , des parents, des connaissances, des amants, des amis, esquissant le portrait saisissant d’une femme qui aime son job qui lui vaut pourtant d’être confronté à des scènes insoutenables qu’elle doit néanmoins analyser avec professionnalisme… On la voit au fil des jours prendre de l’assurance alors que les échanges quotidiens qu’elle a avec ses collègues permettent de mettre en lumière différentes facettes du métier et de mieux comprendre le quotidien d’un flic…

Le dessin épuré et réaliste de Boris Golzio s’avère particulièrement pertinent pour mettre en scène ce récit quasi documentaire et nous faire partager le quotidien de Pauline et entrer dans son intimité de femme et de policière… Les ambiances sont quant à elles joliment soulignée par les couleurs de Robin Millet…

Auteurs de l’excellent Ghost 111, Mark Eacersall, scénariste pour la télé, et Henri Scala, commissaire dans la vraie vie, se proposent de nous raconter les premiers pas de Pauline, une gardienne de la paix fraîchement nommée à la Brigade Criminelle de Paris.

Point de poursuites échevelées, d’interrogatoires musclés ou de fusillades débridées, mais le quotidien, parfois terne et monotone, d’une jeune femme timide et réservée qu’on va voir prendre de l’assurance au fil des pages, des jours et des enquêtes... Solidement documenté, porté par des dialogues particulièrement percutant et le dessin réaliste et épuré de Boris Golzio, Cristal 417 nous esquisse sans effets de manches avec une minutie confondante le portrait d’une femme flic attachante et plein de justesse…

A l’instar de leur précédent album, le réalisme du propos et la crédibilité de chaque séquence est l’une des grandes forces de cet album.

- Ja jamais toué de poute !
- Qu’est-ce qui vous dit qu’elle est morte ?
- « Brigad Kriminel » ! Cé à toi de trouvé ! Fais ton boulot au lieu de m’emmrde !dialogue entre Pauline et un suspect