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Vénus à son miroir
Vénus à son miroir



Fiche descriptive

Histoire

Jean-Luc Cornette

Matteo

Matteo

Futuropolis

19 Octobre 2022


17€

9782754829380

Chronique
Vénus à son miroir
Le peintre et son modèle

Madrid, février 1649. Diego Vélasquez est le plus fameux peintre du pays et au service du roi depuis plus de 25 ans. Il est grand huissier de la cour, valet de la garde-robe du roi et son valet de chambre.

Grand amateur d'art, Philippe IV lui confie la mission de lui rapporter de nouvelles oeuvres en Italie. Il part avec son esclave, Juan de Pareja. Arrivé à Rome, il visite les galeries et les collections Borghese, Farnese, Mattei ou la Villa Médicis, accompagné du peintre Antonio Domenico Trivia, grâce à l'appui bienveillant du pape Innocent X qui lui demande en échange de peindre son portrait.

Il profite aussi de l'ambiance italienne, très différente de celle qui règne en Espagne où sévit encore l'Inquisition. La vie semble plus légère, les peintres sont audacieux. Ainsi, il s'étonne qu'il y ait tant de toiles de nu.

Et pour la première fois, lui qui s'est spécialisé toute sa vie dans le portrait, il songe à se consacrer à la peinture d'un nu. Ici, personne ne s'offusquerait de cette audace. Reste à trouver un modèle...
un excellent album!


Le peintre et son modèle
Vénus en son miroir, planche de l'album © Futuropolis / Matteo / CornetteMadrid, février 1649. Grand amateur d’art, Philippe IV d’Espagne mandate son grand huissier de la cour, valet de la garde-robe et valet de chambre, le grand Diego Vélasquez, pour se rendre en Italie et lui rapporter de nouvelles œuvres pour son Alcázar de Mardid…

Accompagné de son assistant et esclave, Juan de Pareja, le peintre se rend donc à Rome. En compagnie du peintre Antonio Domenico Trivia et avec l’appui bienveillant du pape Innocent X que Vélasquez a connu alors qu’il n’était qu’un nonce apostolique, il visite les galeries et les collections Borghese, Farnese, Mattei ou la Villa Médicis.

Baigné dans l’ambiance italienne, si différente de celle qui règne en Espagne où sévit encore la Sainte Inquisition, la vie lui semble plus légère et les artistes plus audacieux… Alors que sa maîtrise de l’art du portrait a fait sa renommée, le peintre va se concentrer au nu. Reste à trouver un modèle…


Vénus en son miroir, planche de l'album © Futuropolis / Matteo / Cornette
la parenthèse italienne du maître espagnol
Avec la Vénus en son miroir, Jean-Luc Cornette nous entraîne une fois encore dans l’intimité d’un peintre, comme il avait pu le faire avec son envoûtant Klimt dessiné par le talentueux Marc-Reiner.

Son histoire se centre sur le second et dernier séjour italien de l’artiste et nous en esquisse un saisissant portrait : maître des clairs-obscurs, peintre reconnu par ses pairs comme par les puissants de son temps, il se montre fasciné par ce qu’il découvre à Rome et par l’audace des artistes dont il contemple les œuvres. A travers son émerveillement et ses hésitations, c’est la liberté créatrice italienne qui s’oppose à un art espagnol par trop corseté qui empêchait les artistes de donner libre cours à leur créativité et les contraignait même, Inquisition oblige, à ne prendre des modèles que pour les visages ou les mains et utiliser statues ou gravures pour le reste du corps…

Le scénariste s’insinue dans le flou artistique (😉) entourant la création de la Vénus en son miroir, l’identité inconnue de la femme qui lui servi de modèle étant aujourd’hui encore sujette à caution. Jean-Luc Cornette fait sienne la théorie de certains historiens qui pensent qu’il pourrait s’agir de Flaminia Triunfi, femme peintre au talent sûr que Vélasquez aurait par ailleurs pris comme modèle pour sa Sibylle. Entre fiction et véracité historique, l’auteur tisse un récit passionnant, donnant une version plausible sinon véridique de l’identité du modèle… L’auteur s’attarde par ailleurs sur le fascinant lien liant Vélasquez à son assistant qui n’est pas celle du maître à l’esclave mais une réelle relation d’amitié. Avant de peindre le portrait de du Pape Innocent X, il réalisa celui de Juan qu’il représenta dans une attitude noble et altière et ce tableau fit sensation… Le scénariste émet l’hypothèse que, préparant ses couleurs et côtoyant le peintre au quotidien, Juan de Pareja aurait acquis un savoir-faire de peintre, prenant sur son temps de sommeil pour s’exercer en secret à l’art… En secret car il était interdit aux esclaves de s’adonner aux activités artistiques… Vénus en son miroir, planche de l'album © Futuropolis / Matteo / CornetteSelon lui, Vélasquez aurait suite à cette aventure affranchit son esclave et il serait même devenu peintre en Espagne… Une histoire bien trop belle pour être vraie n’est-ce pas ? Et bien sachez qu’elle s’avère parfaitement authentique, aussi étrange soit-elle…

Pour mettre en scène ce grand nom de la peinture, il fallait les pinceaux virtuoses d’un talentueux dessinateur. Le talentueux Matteo est de cette trempe-là. La couverture est à elle seule une petite merveille de composition, avec ce savoureux jeu de miroir qui nous montre le contre-champ de la Vénus en son miroir pour laquelle le modèle posa de dos, son visage apparaissant dans le miroir qu’elle tient. Sur la première planche, le dessinateur italien revisite le Portrait dit des « époux Arnolfini » de Jan van Eyck et qui allait servir de support pour un échange passionnant entre Vélasquez et Juan, bientôt rejoint par Philippe IV. Les planches de Matteo s’avèrent superbes, donnant à voir les beautés qui émerveillent le peintre espagnol, la touchante complicité entre lui et Juan et les sentiments naissant entre l’artiste et son troublant modèle. Les séquences se déroulant dans les ateliers des différents protagonistes de l’histoire nous entraînent dans les coulisses de la création artistique et dans l’intimité des artistes. Il est fascinant de voir comment Matteo nimbe de lumière des décors épurés pour nous en faire ressentir les ambiances au travers de clairs-obscurs savamment étudiés.
Vénus en son miroir, Diego Vélasquez, National Gallery de Londres
L’album s’achève sur une reproduction du fameux tableau, accompagné d’un texte revenant sur sa genèse…
Vénus en son miroir, planche de l'album © Futuropolis / Matteo / Cornette
Vénus en son miroir nous entraîne dans les coulisses de la création du chef d’œuvre éponyme de Diego Vélasquez.

Alors qu’il se rendait en Italie pour le compte de Philippe IV pour trouver des œuvres pour l'Alcázar de Mardid, Vélasquez est séduit par l’audace des artistes italiens qui représente des corps nus alors qu’en Espagne l’Inquisition interdit de prendre des femmes pour modèle afin de peindre des nus. Ne désirant plus résister à cet oppressant désir torturant son esprit, Vélasquez se lance dans la peinture de son premier nu féminin…

Nous immergeant avec finesse dans les beautés de la Ville Eternelle et dans l’intimité d’un Vélazquez réel ou fantasmé, Matteo nous donne à voir les œuvres qui émerveillent le peintre espagnol, son trait souple et délicat donnant vie à une fascinante et touchante galerie de personnages débordant de vie alors que ses pinceaux virtuoses donne corps au récit fluide et rafraîchissant d’un Jean-Luc Cornette particulièrement inspiré…


- Peux-tu me dire Antonio Domenico, pourquoi dans ton pays les gens sont presque toujours représentés nus.
- C’est parce qu’en Italie, il y a beaucoup de gens nus sous les vêtements.
- En Espagne aussi !
- Non ! En Espagne, il y a beaucoup de vêtements sur les gens nus.dialogue entre

Le Korrigan




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