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Memories
Memories



Fiche descriptive

Dessins animés

Koji Morimoto, Tensai Okamura, Katsuhiro Ôtomo

1995

1h53min.

Chronique
Memories
3 en 1

Trois petites histoires composent Memories. La première : Magnetic Rose, deux voyageurs de l'espace sont aspirés dans un monde parallèle sur un astéroïde. Un monde créé par les souvenirs d'une femme.
Dans Stink Bomb : un jeune assistant dans un laboratoire se transforme accidentellement en un arme biologique humaine qui menace Tokyo.
L'épisode final : Cannon Fodder, relate un jour de la vie d'une ville qui a pour unique préoccupation d'anéantir ses ennemies.
un excellent film!


3 en 1
Memories a été supervisé par Katsuhiro Otomo (« Akira », « Steamboy »), l’un des papes de l’animation japonaise. Sorti en 1995, Memories reste peu connu, sans doute parce que sa forme, son originalité et sa distribution limitée ont réduit sa diffusion.

Cette œuvre ambitieuse est donc le fruit de la collaboration de trois réalisateurs aussi talentueux les uns que les autres qui nous offrent une visite de 3 univers complètement différents reliés par une réflexion sur l’humanité et son histoire.

« La Rose Magnétique » est tourmentée, envoûtante, vénéneuse et nous met face aux périls de la psychose, de l’abandon à ses fantasmes et à la projection de ceux-ci sur le réel. Les décors y sont spectraux et sublimes, les personnages (en quelques minutes seulement) développent tous une personnalité marquée et même marquante. La réalisation est impeccable de bout en bout, la musique jouée par un orchestre philharmonique, la tension palpable ; bref, c’est une merveille de l’animation, à laquelle on ne peut reprocher que -justement- le malaise qui en ressort. A noter : la qualité des scènes spatiales qui vous emballent dès les premières secondes…

« La Bombe Puante », en plus d’être une farce caustique et cynique de bel acabit, est également une critique à peine voilée de l’insuffisance bureaucratique et du gouvernement japonais, peu subtil ici. Il y a quelque chose aussi de sociologique, avec cette scission campagne/ville, comme si Tokyo refoulait une part de son identité ; ou comme si il y avait une cassure entre urbains et provinciaux…Bref, c’est surtout un délire scénaristique jouissif, une fuite en avant inexorable et « pétante » de rire…

Enfin, le dernier court-métrage –d’Otomo lui-même- est glaçant, parce qu’il met en scène la journée d’une famille d’une ville dont la seule occupation est d’organiser les tirs répétés des canons titanesques de leur cité...vers un ennemi inconnu. Le dessin est naïf et surtout morne, tant ces visages n’affichent plus leur raison d’être. Et pour cause, la paranoïa dans laquelle ils baignent les étouffe comme elle étouffera l’innocence de ce jeune héros que nous accompagnons durant quelques minutes. Ce portrait d’une dictature rouge pointe sans doute du doigt certains modèles et peut-être tous, et l’on ne peut de nos jours que ressentir un étrange écho devant cet étrange exercice de style sur la paranoïa…

Memories est donc une belle démonstration de ce que l’animation est capable de produire, du plus cynique au plus tragique. Leçons de vie, leçons d’art, c’est aussi de ça que naît la mémoire…

Keenethic



Inspiration jeux de rôle

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