Chialer d’émotion en lisant une Bd, rester sans voix n’est pas chose commune… Je crois que c’est la première fois que je pleure, bouleversé par ce récit, chef d’œuvre de cet alchimiste qu’est Jirô Taniguchi…

Le sujet de ce livre est tellement vaste qu’il est difficile de le cerner et de le présenter mais le thème central est la relation qui uni un fils à son père basé sur l’incompréhension.
Par manque de maturité, un enfant ne peut à chaud analyser et comprendre certaines réactions des adultes en général et de leur parent en particulier. Le temps faisant son œuvre, il arrive bien souvent qu’en grandissant, le point de vue des enfants se modifie, tant et si bien qu’ils finissent par comprendre, à posteriori, les dits et les actes de ceux qui les ont élevé…
Mais voilà, Yoichi Yamashita a coupé les ponts avec ce père si distant alors qu’il était âgé de 15 ans, lui reprochant de préférer son travail à sa famille, cause du départ de sa mère…
Parce qu’il est plus facile de condamner quelqu’un que de chercher à le comprendre, Yoichi Yamashita, devenu insensible et distant, va peu à peu retrouver son humanité en découvrant l’homme que fut son père au cours de la veillée funèbre, à travers les yeux de ceux qui l’ont connu et aimé.

Sujet à priori classique mais que Jirô Taniguchi nous raconte avec simplicité, lucidité, finesse et beaucoup de justesse. Son histoire est à la fois bouleversante et touchante, tendre et poignante. Son dessin, simple et épuré, sert magnifiquement ses propos.

Une œuvre magistrale, pleine de pudeur et d’humilité, qui ne devrait laisser personne indifférent… Un grand, un très grand moment de BD…