Andalousie, 1808. Les troupes napoléoniennes entrées en Espagne viennent de subir un cuisant revers à Bailén. joseph Bonaparte n'est pas encore sur le trône et la résistance des Espagnols à l'armée française s'organise.
Frédéric Glüntz, un jeune Alsacien, et son ami Michel de Bourmont, tous deux officiers du 4e régiment de hussards, rêvent de gloire et d'héroïsme. Ils sont là pour vaincre l'ennemi, certes, mais aussi pour propager au nom de l'Empereur les idées nouvelles issues de la Révolution française. Persuadés d'apporter le progrès à un pays arriéré, vivant sous le joug de la monarchie et de l'Eglise, ils ne peuvent comprendre qu'en face d'eux se dressent une armée décidée à défendre son indépendance jusqu'au dernier soldat et un peuple prêt à mourir pour sa terre.
Alors, dans le feu de la bataille tant désirée, l'ivresse du sang et de la mort aura vite raison des idéaux des deux jeunes gens, et des honneurs tant attendus ne restera qu'un atroce voyage au bout de la nuit.
un excellent bouquin!
une oeuvre forte
Arturo Pérez-Reverte fait partie de ces auteurs que j’affectionne particulièrement, de ceux qui parviennent à mêler érudition et roman, aventure et intrigue finement ciselée. Si je devais le comparer à un autre auteur, le nom de Dumas me viendrait immédiatement, filiation littéraire que l’auteur ne rejetterais sans doute pas.
Le Hussard est son tout premier roman, difficilement trouvable dans sa version originale, il vient d’être réédité après quelques corrections des erreurs de jeunesse aux éditions du Seuil, et l’on peut s’en réjouir!
Prenant comme prétexte la triste campagne napoléonienne en Espagne, l’auteur se propose de décrire les rêves de gloire et d’un jeune officier, porteur des nobles idéaux de la Révolution et qui va essuyer son premier combat contre l’ennemi. Rêve de gloire qui va se dissoudre dans la violence, la haine et le sang… Car loin des images d’Epinal montrant les hussards chargeant vaillamment sabre au clair, c’est la fureur, le chaos et la folie de la guerre qui est ici dépeinte avec un rare réalisme.
Vibrant pamphlet sur la vacuité de la guerre, à l’instar de la série des désastres de la guerre gravés par Goya en 1820, ce roman prouve une fois de plus que, non content de présenter une époque et une ambiance avec un talent sûr, l’auteur maîtrise son sujet.
A travers les têtes de chapitre, on retrouve ce récit dans le récit qu’Arturo Pérez-Reverte se plait à distiller dans ces romans et qui trouvera son accomplissement dans le superbe et incontournable Maître d’Escrime dont je ne peux que recommander chaudement la lecture.
Une première œuvre forte, annonciatrice d’autres romans passionnants…
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un bouquin plutot moyen...
illusions romanesques
« Frédéric contempla la flamme de lampe en tentant d'imaginer le visage de l'ennemi sur ces gens noirs et sales qui les regardaient silencieusement passer le long de leurs maisons blanchies à la chaux sur lesquelles se réverbérait le terrible soleil andalou. C'étaient pour la plupart des femmes, des vieillards et des enfants. Les hommes valides avaient fui dans les montagnes, parmi les immenses oliveraies qui escaladaient les versants des collines. Le commandant Berret, chef de l'escadron, les avait bien définis, devant le cadavre de Juniac : "Ils sont comme des bêtes. Et nous les chasserons comme ce qu'ils sont, des vermines , sans faire de quartier. Nous pendrons un Espagnol à chaque arbre de cette terre maudite. Je le jure." »
Il y a du hussard dans celui qui charge sur la page blanche et fait rêver ses lecteurs. Ce n’est donc pas le moindre paradoxe de ce livre que de convoquer ainsi, au galop, toutes les formes et tous les uniformes rutilants, les éclats stylistiques et narratifs du pur romanesque, pour les faire parader et nous annoncer du même coup, sinon la mort de ce romanesque, du moins l’inanité des illusions qu’il engendre.
par Guénael Decleve
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