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Les Noces Funèbres de Tim Burton
Les Noces Funèbres de Tim Burton



Fiche descriptive

Dessins animés

Tim Burton

Johnny Depp, Helena Bonham Carter, Emily Watson

19 Octobre 2005

1h15min.

Chronique
Les Noces Funèbres de Tim Burton
Amour à mort...

Au XIXe siècle, dans un petit village d'Europe de l'est, Victor, un jeune homme, découvre le monde de l'au-delà après avoir épousé, sans le vouloir, le cadavre d'une mystérieuse mariée. Pendant son voyage, sa promise, Victoria l'attend désespérément dans le monde des vivants. Bien que la vie au Royaume des Morts s'avère beaucoup plus colorée et joyeuse que sa véritable existence, Victor apprend que rien au monde, pas même la mort, ne pourra briser son amour pour sa femme.
un excellent film!


Amour à mort...
Disons le carrément : il est difficile de ne pas comparer « Les Noces Funèbres » avec son aîné, « L’Etrange Noël de Mr Jack », qui reste à mon sens l’un des plus grands chefs d’œuvre de Burton (même s’il serait injuste de lui laisser toute la gloire, puisque le réalisateur fut Henry Selick et que Tim se contenta de la scénarisation et de la production). C’est que l’on y retrouve beaucoup de similitudes (le chien, le « savant » dans sa tour, la ville des « monstres/morts »), à tel point que l’on a l’impression de refaire le même voyage qu’en 1993, ce qui ne nous aide pas à voir les Noces comme une œuvre complètement originale, mais plutôt comme une variation inscrite dans une continuité passionnée et technique.

Il faut bien comprendre la somme de travail colossale que représente le procédé employé par Burton (et Mike Johnson, co-réalisateur) ici et qu’il avait initié avec « L’Etrange Noël …» : la technique du « stop-motion ». Elle consiste à habiller et mettre en scène une marionnette faite d’armatures métalliques dans une pose figée au sein d’un véritable décor puis de la photographier. Les images, mises bout à bout, confèrent ce rendu si particulier et paradoxalement si vivant. S’il était novateur en 1993 (bien qu’il fusse le digne héritier de l’animation image par image du cinéma fantastique d’avant les années 80), ce procédé a un si faible rendement que seuls l’enthousiasme de Burton et son portefeuille nous permettent d’espérer d’autres grands moments de cinéma de ce type.

« Les Noces… » sont donc l’occasion de découvrir toute une galerie de personnages plus symboliques et caricaturaux les uns que les autres. Sorte de cristallisation fantasmatique (et souvent caustique) de notre monde, ce film est un miroir déformant de nos peurs et des rites dont nous nous entourons pour s’en protéger. C’est aussi, à mon sens, une métaphore des angoisses qu’induisent la relation à l’autre sexe et l’enfermement morbide que peut représenter le mariage ; alors qu’il faut renoncer à son statut d’enfant, à une part d’innocence et à la pleine liberté de ses choix. Pourtant, au-delà de ces inquiétudes, le folklore (russe, paraît-il) dont s’est inspiré Burton pour son conte nous fait comprendre que l’union peut aussi être le remède à la solitude intrinsèque de la vie. Bref, c’est une belle réflexion ; et donc un très joli conte philosophique et satirique.

Les seuls reproches que je puis faire à l’œuvre est qu’elle manque d’un peu de panache et que les textes chantés sont moins percutants ou moins beaux (problème de traduction ? Je l’ai vu en VF…) que ceux composés pour « L’Etrange Noël… », malgré les compositions pétillantes et lancinantes de Danny Elfman. De même, j’ai l’impression que l’œuvre est moins touffue, moins dense.
Reste que les personnages ont des profils particulièrement réussis, fruit d’une belle inventivité et d’une recherche peut-être encore plus poussée que sur « L’Etrange Noël… ». Le cocher, la servante, les parents, le pasteur…, aucun personnage n’est véritablement secondaire et moins développé. On a même droit à notre Napoléon, le sabre en plus…
Les voix et les traits des marionnettes sont ceux d’acteurs de talent, réquisitionnés par Burton pour donner plus d’âme à son film : Johnny Depp, Helena Bonham Carter (Mme Burton), Emily Watson, Christopher Lee,... On les devine littéralement sous les visages des marionnettes ! Du coup, en se basant sur des jeux d’acteurs réels, la dynamique conférée aux personnages finit de leur donner vraiment vie…
Les décors dans lesquels ils évoluent tirent leur inspiration d’un mélange tout à fait gothique (pas au sens strict, mais dans l’esprit) entre architecture victorienne et slave. « Burtonien », quoi…

Malgré le lien tout tracé avec « L’Etrange Noël de Mr Jack » (mais après tout, Burton n’a qu’un cerveau…), « Les Noces Funèbres » reste un grand moment d’animation, ponctuée d’éclats de rire et de pâmoisons ; et qui donne un nouveau sens à l’expression « mort de rire »…
Keenethic



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