sombre et désespéré
Les Chroniques de Centrum sont l’adaptation en BD du roman de J.P. Andrevon, le Travail du Furet. Le scénariste revisite son roman cyberpunk pour nous en proposer une version mise en image par Afif Khaled qui signe là une première BD de toute beauté…

Le personnages principal fait un sale boulot accepté par tous. La narration, introspective, rapproche cette série du superbe Tueur de Matz et Jacamon. On pénètre dans l’intimité d’un personnage des plus antipathique de par sa fonction et sa absence de moralité. Le Furet nous sert de guide touristique dans une ville inquiétante et délavée. Il nous fait découvrir au fil de ses réflexions et de l’accomplissement de son sinistre travail un univers des plus sombres duquel l’espoir même semble absent.
L’immersion est totale tant le trait superbe et la mise en couleur impeccable d’Afif Khaled (qui signe là sa première BD, et quelle BD !) collent parfaitement à l’albiance… La société futuriste est des plus sombre, glauque à souhait. Par petites touches, les auteurs nous dépeignent une société sinistre et menaçante régies par des lois amorales… Nous avons là du bon, du très bon cyberpunk.

Côté dessin, c’est superbe… Le style d’Afif Khaled et sa mise en couleur servent admirablement cette intrigue captivante parfaitement maîtrisée qui se développe impeccablement tout en nous faisant découvrir peu à peu cet univers froid et opprimant…
On relève certes ça et là quelques erreurs graphiques (une montre qui change de bras, une balle qui ressort du crâne d’une victime avec sa douille…) mais elle ne nuisent nullement à l’ensemble et gageons qu’elles s’estomperont au fil des tomes…

Une série des plus prometteuse qui enrichit la collection Mondes Futurs dans laquelle on avait déjà remarqué le superbe et très cyberpunk Live War heroes de David et Bourgier…