Le premier tome de Broz avait été un demi coup de cœur, parce que si le scénario haché et les dialogues approximatifs m’avaient déçu, j’avais a contrario été emballé par le dessin d’Adrian Smith. J’avais donc offert à cette BD le droit à l’immaturité et espéré un deuxième tome qui permettrait au scénario de s’emballer et de nous offrir une fresque à la hauteur.

Soyons clairs : c’est un échec. J’ai rarement eu l’occasion de claquer une dizaine d’euros pour avoir la chance et l’honneur de savourer des dialogues aussi nunuches et cuculs. Ca parle fesses sans arrêt, et l’on se demande si nos héros vont vraiment pouvoir prendre le temps de sauver le monde entre deux vannes grasses. Contrairement aux auteurs, je crois que le public d’ados post-pubères auxquels ils souhaitaient peut-être s’adresser n’existe pas. On s’ennuie vite, et si la beauté des planches vous donne la force de continuer à feuilleter les pages, on se demande si la lecture des bulles est indispensable. Cela dit, on comprend un peu mieux la réalité politique du monde de Broz, même si l’approche reste naïve. Il s’agit tout de même d’une BD, et il est difficile d’y clarifier une situation géopolitique fantastique en quelques pages.
Si l’on peut donc excuser le scénario qui n’est pas si mauvais malgré le fait qu’il avance à la vitesse d’un escargot au galop au fil des tomes, on ne peut en revanche guère goûter le ridicule des dialogues, qui enterrent définitivement cette série qui aurait pu devenir un objet d’art et une œuvre de genre avec un dialoguiste un peu plus sérieux. C’est dommage.
Bons dessins, scénario médiocre = Moyen.
Vous êtes prévenus.