A scanner Darkly est l’adaptation du roman « Substance Mort » de l’hallucinant Philippe K Dick qui puisa dans son expérience des hallucinogènes pour créer un roman dense et oppressant.

Ce qui interpelle d’emblée, c’est l’étrange et déroutante technique utilisée et qui consiste à filmer avec des acteurs réels au format numérique avant de redessiner sur le film. Plus réaliste qu’un film d’animation classique, il donne à voir une vision déformée de la réalité, entraînant le spectateur dans les hallucinations dues à l’absorption de la substance M des personnages de l’intrigue et du personnage principal en particulier. Le spectateur perd peu à peu ses repères et est rongé par le même doute, la même incertitude et la même paranoïa qu’Arctor, le personnage central du film. Au final, rarement une technique cinématographique aura si fortement appuyé le propos du film…

Soutenue par une bande son aussi lancinante qu’oppressante, le film restitue l’ambiance oppressante et dérangeante du roman de Philippe K Dick, ce qui n’était pas au prime abord évident, quand on connaît la complexité de l’univers de cet auteur brillant… Si a Scanner Darkly manque peut-être un peu de rythme, ses dialogues travaillés, ses personnages fouillés, joyeusement ravagés et brillement interprétés (avec une mention particulière à celui de Barris) , en font une œuvre aussi prenante que déstabilisante, posant l’éternelle question « la fin justifie-t-elle les moyens », cruellement d’actualité dans cette période post 11 septembre.

A scanner Darkly devrait ravir les fans de K. Dick et contribuer je l’espère à faire découvrir son œuvres à ceux qui la méconnaissent… Sans oublier que ce sont aussi ses romans et nouvelles qui inspiré Total Recall, Blade Runneur et Minority report…