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Truands
Truands



Fiche descriptive

Policier

Frédéric Schoendoerffer

Benoît Magimel, Philippe Caubère, Béatrice Dalle

17 Janvier 2007

1h47min.

Chronique

Paris, de nos jours, grand banditisme.
Claude Corti, 50 ans, est l'un des rares hommes de pouvoir du métier. Proxénétisme, trafic de stupéfiants, faux billets, voitures, rackets, braquages, il sait tout ce qu'il se passe dans sa zone d'influence et prend une commission sur tout. Seule la violence lui permet de survivre.
Franck, 30 ans, est proche de Corti mais tient à son indépendance. Intelligent, efficace, Claude a confiance en lui.
Corti tombe et passe quelques mois en prison. Juste assez pour que ses affaires commencent à se dérégler. Complot ou simple paranoïa ?
un bon film !


Plongée en eaux troubles
Film plutôt décrié par la critique, « Truands » est pour son auteur Frédéric Schoendorffer l’occasion de nous offrir une plongée dans le milieu du grand banditisme, après avoir proposé un « Agents Secrets » qui se voulait lui aussi réaliste, mais qui manquait peut-être un peu d’allant. Bien sûr, comme dans toute plongée en eaux troubles, il vous faudra parfois retenir votre souffle devant le manque de scrupules que peuvent montrer ceux qui ont oublié leur conscience quelque part sur leur route, mais le cinéma se prête également à retranscrire les franges d’une réalité qui, si elle est ignorée par la plupart, existe pourtant bel et bien.

L’interprétation confine à l’excellence, et le malaise que l’on pourrait ressentir en visionnant le film repose en grande partie sur les épaules de Philippe Caubère / Claude Corti, monstre de violence habité par une folie hystérique et irrémédiable, mais qui n’en cherche pas moins à briser sa solitude.

La solitude, d’ailleurs, m’est apparue comme étant presque l’un des personnages de l’histoire de ces truands, tant on ne peut s’empêcher de les plaindre pour l’isolement dans lequel ils sont plongés, et qui constitue la condition sine qua non de leur survie, en même temps que son corollaire logique. Enfermés dans un monde auquel ils appartiennent sans souvent avoir aucun droit sur lui, privés des contacts humains ordinaires au profit des abus de toutes les sortes, on n’est pas sûr d’envier la voiture ou l’appartement de ceux qui doivent tuer ou être tués chaque jour.

Dans ce sens, Benoît Magimel apparaît comme un symbole, une incarnation plus qu’un personnage. Tueur sans états d’âme, baigné d’une solitude que rien ne semble pouvoir briser, il est le prédateur opportuniste solitaire, qui louvoie plus qu’il n’avance, pour trouver ou plutôt garder sa place, la seule qu’il sache tenir.
On notera également la présence d’un impressionnant Tomer Sisley, facile de violence insolente, et celle d’Olivier Marchal qui propose un second rôle forcément très vrai avec cette petite frappe pris entre violence et amour.

La musique pose le débat dès les premières secondes, et l’on ne sera donc guère étonné de retrouver Bruno Coulais au générique, pour un film documentaire forcément dur au vu du sujet, mais qui ne perd pas de vue ce dernier dans un déploiement de feu et d’artifices, malgré un fil peut être un peu lâche et une direction d’acteurs sans doute un peu floue.

Efficace, vrai, « Truands » est donc plutôt le tableau d’un monde qu’une histoire dans ce monde, et ne prétend à mon sens pas expliquer le pourquoi de cette réalité. Aussi, malgré une violence parfois démentielle, le film de Frédéric Schoendorffer ne donne pas de clé, mais un instantané qui donne le vertige…
Keenethic



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