HH Holmes se propose de raconter la vie du premier tueur en série à ensanglanter le sol américain. Meurtrier inconnu du grand public, personnage étrange et complexe, qui a reconnu près de trente meurtres mais soupçonné d’en avoir commis près de deux cent, HH Holmes.

Graphiquement, c’est tout bonnement superbe! On ne peut qu’être admiratif devant l’immense talent de Fabrice Le Hénanff, dessinateur du superbe Caméléon paru chez Casterman et déjà scénarisé par Henri Fabuel. Ses planches sont de toutes beauté, à la fois sombres et sanglantes, oppressantes et magnifiques et ce malgré une impression qui ne donne pas toutes sa mesure aux couleurs tourmentées de la palette de l’artiste.

Ce premier tome présente ce tueur dont une zone d’ombre dans son existence correspond étrangement à la période où frappait un certain Jacques l’Eventreur à Londres. De là à créer une filiation entre ces meurtres et penser que ces deux personnages ne font qu’un, il n’y avait qu’un pas que les auteurs de HH Holmes se sont empressés de franchir de façon subtile et assez convaincante.
Le scénariste a longuement étudié l’histoire de ce tueur à travers le filtre des journaux de l’époque qui relatèrent le procès de ce tueur diabolique, hors norme et ambigu, un personnage écartelé entre ombre et lumière. Les auteurs souhaitent exposer ici leur interprétation des faits, tissant une subtile toile entre la réalité brute et incontestable et des faits probables et hypothétiques, comblant les lacunes par des éléments plausibles, tout en prenant quelques libertés avec la réalité historique; par l’introduction du personnage de Siringo de chez Pinkerton qui n’était pas enquêteur sur l’affaire même s’il était présent à Chicago à cette époque, ou par la création du personnage féminin de Miss Martinelli pour donner à l’intrigue un certain équilibre.

Le résultat est fort convainquant et ce premier tome pose les base d’une série historique ambitieuse dont le dessin vaut à lui seul le détour… A découvrir au plus vite…