
Est-il encore besoin de présenter le personnage de John McClane, héros hollywoodien le plus abîmé de l’histoire du cinéma, dont on ne compte plus les cicatrices, reflets de ses exploits ?!...
Bien sûr que non.
La série a été l’une des plus rentables, en ce sens qu’elle apporta un vent nouveau lors de son avènement (Piège de Cristal), et qu’elle en récolta donc les fruits. En effet, le film s’attachait à dépeindre une criminalité moderne, bien loin des cambrioleurs ordinaires de banque et des truands « méchants-pas-beaux », tout en proposant un héros irrévérencieux qui réussissait l’exploit de se salir et de saigner en faisant son travail. Ce faisant, Bruce Willis incarnait une personnage humain qui, à défaut d’être réaliste, avait au moins la délicatesse d’être authentique, voire comique.
Die Hard 4 tente, encore une fois et 12 ans après le troisième épisode, de rester dans ce qui a fait son succès (la criminalité moderne, les génies du mal), mais sans le souffle épique des premières aventures de l’inspecteur (devenu Lieutenant) qui est toujours au mauvais endroit, au mauvais moment.
Evidemment, on parle piratage informatique, mais pour une fois, Die Hard a un gros wagon de retard sur le sujet (à croire que le scénario est dans la corbeille depuis 10 ans, avec juste une touche de 11 septembre pour le réactualiser)…sans compter que l’on reste entre américano-américains, et que le reste du monde ne trouvera toujours pas sa place dans l’intrigue (alors que le commerce comme le crime sont passés à l’international depuis longtemps).
Les tableaux s’enchaînent, ça tire de partout, ça fait boom, les méchants ont des accents pour plaire aux spectateurs européens et on a même une ninja asiatique (parce que toutes les asiatiques, même pros en informatique, font des arts martiaux, c’est bien connu…); mais désormais, « Die Hard » n’est plus qu’une caricature de ce qu’il a été, malgré un second degré toujours assumé.
Certes, vous devriez parvenir à garder les yeux ouverts en vous ébahissant (ou en vous bidonnant) devant les exploits surhumains du bonhomme, mais l’esprit n’y est plus. On enchaîne les cascades, on sort de la salle ou on éteint l’écran, et pi on va se coucher. Peut-être qu’il est temps que McClane prenne lui aussi un peu de repos…bien mérité.