Si Dieu n’a pas réponse à tout, force est de reconnaître qu’il est plutôt bien entouré. Tonino Benacquista et Nicolas Barral nous livre avec cet album six histoire courtes originales au schéma assez similaire.
Si Tonino Benacquista n’est pas un nouveau venu dans la BD (il a scénarisé l’Outremangeur, la Boîte Noire ou encore l’excellent Cœur Tam-Tam mis en image par Olivier Berlion), c’est surtout en tant que romancier (Saga, Malavita…) et scénariste qu’il est connu… Des Morsures de l’Aube (Antoine de Caunes) en passant par le magnifique et incontournable « Sur mes lèvres » co-scénarisé avec Jacques Audiard avec qui il a signé le scénario et les dialogues du superbe « De battre mon cœur s’est arrêté »… Il a publié récemment « Le Serrurier volant », un polar fort séduisant illustré par un certain Tardi.
La structure répétitive de chaque histoire leur confère un rythme intéressant. Elle s’amorce par la présentation du soucis du mortel et des difficulté qu’il rencontre dans sa voie de tous les jours. Dieu fait alors appel à une star trépassée et nous dépeint sommairement sa vie et les raisons qui ont poussé le Créateur à le faire entrer au Paradis. On passe à la mission proprement dite. Enfin, Dieu, pour les remercier de leur coup de pouce et parce qu’il est gentil, leur accordera un souhait qui constituera la chute de l’histoire.
Le choix des personnalité qui viennent en aide à Dieu (de Sigmund Freud en passant par Marilyn, Mozart, Homère, Louis XIV et Al Capone dont on ne sait comment il s’est retrouvé au Paradis) est particulièrement ingénieux et le regard qu’il portent (désolé pour Homère) sur
notre monde, de même que la nature de l’aide apportée sont assez ingénieux.
Cependant, la lecture de l’album, dont le format de cet album évoque un recueil de nouvelle, accentue le côté répétitif du schéma narratif employé. Lues séparément dans un magazine, chaque histoire remplirait parfaitement sont rôle… Mais mises bout à bout, elles pourront sembler indigestes à certains…
Le trait humoristique de Nicolas Barral que nous avions découvert avec Baker Street où il mettait en scène, avec son complice Pierre Veys, un Sherlock Holmes joyeusement déjanté fait uen fosi de plus merveille. Une fois encore, il fait montre de son talent de caricaturiste et de dessinateur humoristique.
Sans être un impérissable chef d’œuvre, cet album original est d’une lecture agréable et devrait vous faire passer un sympathique et trop court moment.