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La Fille coupée en deux
La Fille coupée en deux



Fiche descriptive

Drames

Claude Chabrol

Ludivine Sagnier, François Berléand, Benoît Magimel...

8 août 2007

1h55

Chronique
La Fille coupée en deux
sombre et élégant

Une jeune femme qui veut réussir dans la vie et dont le rayonnement séduit ceux qui l'entourent, s'éprend d'un écrivain prestigieux et pervers, et épouse un jeune milliardaire déséquilibré.
un excellent film!


sombre et élégant
S'inspirant une fois de plus d'un fait divers ( l'assassinat en 1906 du célèbre architecte new-yorkais Stanford White) mais ne le transposant dans un Lyon contemporain, Claude Chabrol tisse une intrigue intelligente dont le coeur est, une fois encore, les méandres de l'âme humaine et les passions qui l'animent. Le cinéaste prend toujours autant de plaisir à se camper dans son rôle d'observateur, sans chercher à prendre parti pour un protagoniste ou un autre. Portraitiste talentueux, les différents personnages qu'il met en scène sont fascinant, riches et complexe et force est de reconnaître que les acteurs qui incarnent ces rôles font montre d'un talent magistral. Benoît Magimel est épatant dans son interprétation d'un fils à papa schizophyte qu'on se surprend à détester avec délectation.

Il règne sur ce film une certaine tension sexuelle cristallisée autour du personnage de Mathilda May qui teinte l'atmosphère du film dès son apparition et laisse entrevoir les dessous de l'intrigue avant même que celle ci ne s'esquisse. Mais tout n'est que suggéré par d'habiles ellipses narratives mais néanmoins très suggestives de par la performance et la justesse des acteurs du drame. Du grand art...

L'amour et la jalousie sont au coeur de l'intrigue qui gravite autour du personnage de Gabrielle Deneige incarnée par une Ludivine Sagnier envoûtante et pleine de vie. Amour irraisonné d'un homme pour une femme qui en aime éperdument un autre qui se joue d'elle et de ses sentiments.
Mais l'on assiste aussi à une lutte plus sourde opposant la veille bourgeoise à la nouvelle caste émergente des médias, deux mondes qui s'affrontent, l'un pour conserver ses privilèges, l'autre pour se les approprier, deux mondes inconciliables qui finiront par s'entredévorer.
Le titre qui met en parallèle la situation de la délicieuse Gabrielle et un grand classique des tours de magie prouve, si besoin était, la malice du cinéaste...

Claude Chabrol fait partie de ces cinéastes précieux qui jettent sur le monde un regard cynique et désabusé et qui excelle dans l'art de décrire le microcosme bourgeois pour mieux en dénoncer les travers. La fille coupée en deux ne déroge pas à la règle... Un régal cinématographique, sobre et élégant.
Le Korrigan




Inspiration jeux de rôle

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