Noblesse oblige est un petit bijou d’humour noir, de cynisme et d’inventivité. Sorti sur les écrans en 1949, ce film en noir et blanc est d’une étonnante modernité. Le scénario, concocté par Robert Hamer et John Dighton et se déroulant dans la Grande Bretagne Victorienne, est particulièrement original et prenant.

Dennis Price incarne à la perfection ce personnage cynique et désireux de porter le titre de Duc d'Ascoyne, même s’il doit pour cela faire passer de vie à trépas les huit héritiers qui le précèdent dans la succession. La structure narrative du film fonctionne à merveille. Alors que son bourreau jubile à l’idée de pendre un Duc, couronnement de sa carrière, Louis, Duc d'Ascoyne, rédige ses mémoires en attendant son exécution. L’occasion pour le spectateur d’apprendre comment il tua un à un les 8 héritiers avant d’être arrêté et condamné… pour un meurtre qu’il n’a pas commis…
Quand à Alec Guinness, c’est rien de moins que les 8 héritiers, cadavres en devenir, qu’il incarne avec un brio et une finesse rare.
La mise en scène de Robert Hamer est inventive et redoutable d’efficacité.

J’ai découvert ce film grâce à sa rediffusion sur grand écran au cours d’une rétrospective organisée par mon cinéma favori (le Star de Strasbourg, pour ne pas le nommer)… Vous pourrez vous le procurer en DVD…

Malgré son grand âge (près de 60 ans !), Noblesse Oblige mérite sincèrement plus qu’un détour…