Le Diable des sept mers est une histoire chorale où souffle le vent de l’aventure. Prévu en diptyque, ce premier tome introduit une foule de personnages hauts en couleurs avec comme toile de fond la piraterie et le traditionnel trésor pirate.

Côté dessin, on retrouve avec joie le graphisme si particulier d’Hermann et ses mises en couleurs si caractéristiques. Certains pourront regretter que l’apparence d’un des personnages, appelé à jouer un rôle de premier ordre, évoque celle de Jerermiah mais qu’importe! Ce dessinateur possède une patte inimitable rodée par une carrière riche et fertile… On appréciera entre autre sa façon si particulière de traiter la lumière et les ombres, dans les scènes de jours comme dans celles de nuit…

Le scénario, s’il est parfois un peu confus, n’en reste pas moins efficace et enlevé. Il y est question de trésor bien sûr, et ce dernier attire la convoitise d’un grand nombre de personne, ce qui laisse augurer un final des plus animés. Et ce d’autant que certains évènements semblent quelque peu teintés de fantastique… Puisant dans les poncifs du genre avec un talent incontestable, ce premier tome met en scène un grand nombre de protagoniste au passé parfois trouble, à commencer par celui de ce notable, propriétaire avare d’une riche plantation… gageons que le second tome lèvera le voile sur les liens qui l’unissent au sinistre Murdoch…

Pour la petite histoire, Hermann avait été pressenti par l’immense Roman Polanski pour faire le story-board du sublime Pirates. Si le projet n’a finalement pas abouti, les croquis préparatoires ont donné l’envie à Hermann père et fils de replonger dans l’univers de la flibuste, ce qu’ils firent avec cette série…

Et le fait est que ce rendez-vous manqué accouche d’un album très prenant, prologue d’un diptyque qui s’annonce passionnant.