Le postulat de départ qui met en scène celui qui pourrait bien être Caïn, le meurtrier d’Abel, condamné à une éternité d’errance sur Terre, est pour le moins intriguant et donne une furieuse envie de découvrir la série.

Cependant, si le premier tome accrocheur est plutôt réussi, la trame scénaristique de la série est beaucoup trop touffue et l’intérêt de l’ensemble semble se diluer au fur et à mesure que l’intrigue se complexifie. Les personnages manquant sans doute une peu d’épaisseur tant ils semblent interchangeables et mis en scène par des dialogues qui peuvent l’être tout autant. On a la furieuse et désagréable impression que le scénariste a eu du mal a sélectionner les ingrédients qu’il avait à sa disposition lorsqu’il a commencé à travailler sur le Syndrôme de Caïn. Et l’ensemble fait penser à un four tout ésotérique et policier quelque peu indigeste. Aux société secrète ancienne et à l’alchimie qui sert de fil rouge s’ajoute des organisations étatiques telles que la CIA, la DGSE ou le NSA… un cocktail explosif qui surfe sur le succès du Da Vinci Code mais qui ici a tendance a faire pshiiitttt… A se demander si au final, le scénario n’est pas un brin trop ambitieux.
De plus, le lecteur a la furieuse impression que le récit en lui-même ne progresse pas. Les différents tomes explorant un schéma narratif classique sans faire réellement progresser l’intrigue. Les zones d’ombres restent obscures et une fois chaque album refermé, on se dit que le mystère est toujours aussi épais.

Côté dessin, celui de Red (qui dessina le premier tome) tout comme celui d’Andrea Mutti est assez efficace. Cependant, ses personnages ont la fâcheuse tendance de se ressembler et de présenter une expression aussi expressive que mon fer à repasser. Andrea Mutti est sans nul doute un dessinateur talentueux. Cependant, son rythme de publication assez hallucinant ne lui permet assuremment pas de laisser s’exprimer pleinement son talent. La colorisation pêche elle aussi, possédant au final les travers de la colorisation numérique. Le plaquage de texture ou de photo aurait méritait d’être retravaillé avec plus de soin tant cela tranche avec le reste de la couleur. Les images de Venise semblent particulièrement irréelle de par cette rupture entre texture et colorisation.

Au final et après la lecture des quatre premier tomes, on a l’impression que le récit s’est essoufflé à force de trop se disperser et que la progression dramatique aurait mérité d’être plus travaillée. Une intrigue plus ramassée et peut-être moins ambitieuse aurait sans doute mieux convaincu et tenu en haleine les lecteurs. Espérons que les deux prochains tomes seront suffisamment surprenant pour redonner à la série son intérêt originel.