Nicolas Pothier n’en est plus à son coup d’essai ( Il a pour mémoire signé le déjanté Ratafia mettant en scène des pirates hallucinés et l’excellent Voies Off dont je recommande à tous la lecture) et force est de reconnaître que Junk est, une fois encore, une réussite.

Quinze ans après leur séparation, la bande des Jersey Cowpunchers se regroupe sous l’impulsion de son ancien chef, Hank Williams, qui va lancer la joyeuse bande de retraités sur la piste du trésor des confédérés qu’ils avaient, sans succès, longtemps cherché du temps de leur folle jeunesse. Ces retrouvailles seront l’occasion de revenir sur ce passé révolu de façon drôle et néanmoins émouvante. Puisant dans les poncifs du western, Junk puise son originalité dans l’idée de mettre en scène des cowboys vieillissants sur le retour, leur conférant un asepct à la fois pathétique et touchant.

L’album démarre lentement sur par le recrutement de la fine équipe par un mystérieux recruteur. Les auteurs prennent le temps de poser chaque personnage avant de les lancer sur la piste et démarrer l’aventure proprement dite. L’habilité de Nicolas Pothier pour mettre en scène des personnages soigneusement campé est évidente et l’histoire se déroule impeccablement pour s’emballer vers la fin… Car le trésor recherché attise les convoitises d’une bande de hors la loi très peu recommandables…

Le dessin tout en rondeur de Brüno mis en couleur de façon minimaliste mais bougrement efficace par Laurence Croix confère à l’ensemble une note cartoon qui se marie fort bien avec la tonalité de l’album, parsemée d’humour.

Ce premier tome, fidèle aux westerns spaghetti de Sergio Leone, est vraiment jubilatoire et gageons que le second qui clôturera le diptyque le sera tout autant… Un excellent western…