Le duo formé par Philippe Chanoinat et Frédéric Marniquet a ses détracteur et nombreux sont ceux qui critiquent, souvent vertement, le trait si particulier du dessinateur. Pourtant, pour ma part je suis un grand fan du genre et j’apprécie particulièrement les ambiances distillée dans leurs livres, des Brigade de l'étrange en passant par les Aventures de Sean Mac Gregor ou celle de Scott et Hasting.
Elles évoquent pour moi les délicieuses atmosphères du jeu de rôle maléfices, histoires teintées de surnaturel subtilement sulfureux. On y retrouve aussi la marque des romans feuilleton qui s’étalaient dans les journaux de la belle époque, les grands méchants presque caricaturaux et des héros au verbiage abondant qui tentent de déjouer leurs machinations diaboliques.

Ce sont ces éléments délicieusement surannés que l’on retrouve dans le Testament du comte Brasov, premier tome de ce qui s’annonce comme étant un triptyque. Hommage à la littérature fantastique du XIXième, le lecteur et les deux investigateurs de l’étrange vont croiser bon nombre des créatures de la nuit qui firent frissonner les lecteurs en quête d’horreurs et de mystères sans noms, sortis des pages des livres pour venir hanter le monde des vivants…

Certes, certaines petites erreurs auraient pu être évitée… « Le double assassinat de la rue Morgue » laissant la place au « Le fantôme de la rue Morgue », adaptation cinématographique que Del Ruth Roy a fait de la nouvelle de d’Egard Allan Poe. Ou encore Robert Bloch, présenté comme un écrivain majeur de l’époque alors qu’il est né en avril 1917.

Je conseille vivement aux amateurs de fantastique de la Belle époque de se plonger dans celui-ci… Et si vous êtes quelque peu rebuté par le dessin quelque peu désuet, passez outre!

Au chapitre des regrets, j’avoue que j’aurai préféré que l’œuvre des auteurs soient plus dans l’esprit de leurs précédentes quand à sa fabrication. Leurs couvertures, construites comme celle d’un roman feuilleton, ainsi que le grain et le toucher du papier accentuait encore la touche désuète et démodée de l’histoire et de sa mise en image, leur conférant un petit quelque chose en plus…