Ce second opus de la prometteuse série les Quatre de Baker Street confirme tout le bien que l'on pensait du premier tome... On retrouve avec plaisir ces gosses de rues qui se lancent dans des enquêtes aussi dangereuses que palpitantes. L'ambiance générale de la série n'est pas sans évoquer l'excellent Sales mioches du tandem Corbeyran/Berlion mais l'idée de les placer dans l'ombre du célèbre détective de Baker Street est particulièrement jubilatoire...

Londres, début de l’automne 1890. Une poignée d'immigrés russes ayant fuit la répréssion tsariste rêve de révolution, fuyant les hommes de l'Okhrana, la police politique secrète de la Russie Impériale. Lorsque de sinistres meurtres évoquant ceux de Jack l'Eventreur sont perpétrés dans les sombres ruelles londoniennes, les étrangers sont pointé d'un doigt accusateur. Qui d'autre qu'un étranger pourrait commettre de telles atrocités? C'est dans ce climat délétère que les Quatre de Baker Street vont preter assistance à Katia Ivanovna dont le compagnon, Victor Raboukine, vient d'être arrêté sur dénonciation comme étant le meurtrier tant recherché... Assassin ou « bouquet misère» ?
Meurtres, trahisons et sombres machinations politiques sont au menu de ce second tome...


Le dessin de David Etien est une fois de plus un enchantement. Son trait précis fait une fois de plus merveille et ses personnages, oscillant entre réalisme et théâtralité, sont d'une rare expressivité. Ses cadrages audacieux et virevoltants confère à ses planches un dynamisme rare, suggérant au lecteur des mouvements de caméra, faisant montre d'une maîtrise de l'ellipse saisissante... Sa colorisation numérique montre une fois de plus qu'entre des mains habiles, l'ordinateur peut rivaliser avec les techniques traditionnelles en terme de rendu et de qualité...

Les Quatre de Baker Street est une excellente série servie par un dessin époustouflant. Les plus jeunes y verront une enquête palpitante, les plus grands y percevront des thèmes plus murs, tels le racisme, la condition féminine et la manipulation des masses...