Cette nouvelle série se centre sur le personnage de Louis XVII, le fils de Louis XVI et de Marie Antoinette qui mourut dit-on de tuberculose en juin 1795 mais dont la survivance hytpothétique fit couler tellement d'encre... Maxe L'Hermenier et Brice Cossu ne se contentent pas de suivre cette piste romanesque puisqu'ils la teinte de fantastique : c'est au prix d'un pacte passé avec une puissance des Ténèbres que Le Dauphin, héritier de la couronne de France, a pu survivre et même devenir immortel! Mais, on le sait, passer un pacte avec un démon n'est pas sans contrepartie... Et cela, Louis semble l'ignorer...

Louis passe alors de longues années en enfer, parmi les séides du Baphomet. Formé à l'art du combat, il va revenir sur Terre pour assouvir sa vengeance et devenir, sous l'impulsion du Démon, un meurtrier froid et implacable bien décidé à voler les âmes mauvaises. Gamin dans un corps d'adulte, il va devoir se mettre en chasse d'âme de plus en plus sombres pour apaiser ses tourments...
Peu à peu, il se rend comte qu'il est au centre d'une guerre occulte que se livrent différentes factions dont il ignorait jusqu'alors l'existence. Zeggura, son mentor démoniaque avait tenté de l'avertir mais Baphomet l'avait réduit au silence... Quel est l'enjeu de cette guerre et quels en sont les protagonistes? La présence du Baphomet évoque évidemment les Templiers liés au Capétiens par malédiction de Jacques de Molay... Pour l'heure, le mystère plane encore...

Ce premier tome pose les bases d'une série ambitieuse servie par un dessin dynamique et expressif. Les scènes d'action sont particulièrement efficace et la colorisation de Yoann Guillo souligne fort joliment les différentes ambiances et époques croquées avec un indéniable talent. L'intrigue se veut non linéaire, avec des flashback complétant par petites touches le portrait du Dauphin, un immortel tourmenté qui n'est pas sans évoquer le Connor MacLeod mis en scène par Russell Mulcahy, l'aspect damnation de Faust en plus... Comme lui, il connaît les affres de l'immortalité et la douleur de perdre ceux qui lui sont chers... Feignant l'indifférence pour se donner l'illusion de ne pas souffrir, il apparaît comme sans cœur aux yeux de ceux qui le côtoient mais le formidable travail Brice Cossu vient subtilement nuancer son masque impassible.

Ce premier tome est un excellent tome d'introduction pour une série originale qui s'annonce des plus prometteuse... A découvrir d'urgence...

Agréable surprise que ce premier tome.
Le dessin de Cossu est vraiment superbe. J'avais déjà repérer le sieur sur Paradis perdu - psaume 2 et Rémission, et il a un réel talent en particulier pour les expressions. Il nous livre là un dessin très dynamique qui colle parfaitement au récit un peu échevelé qui nous est proposé.
Ce récit part d'une idée très Faustienne, avec un personnage qui, malgré ses malheurs initiaux, est rapidement peu sympathique. Après un démarrage plutôt alléchant, une visite des enfers agréable, je me suis tout de même demandé vers quoi les auteurs voulaient nous emmener. Et puis le dernier tiers du livre introduit de nouveaux éléments qui laissent à penser que la réalité n'est pas celle que l'on croit et que notre P'tit Louis a du soucis à se faire (une faille semble même apparaitre dans sa cuirasse d'inhumanité).

Les bases posées semblent solides et on est en droit d'attendre la suite avec envie et beaucoup d'espoirs.