Ce second tome plonge un peu plus le lecteur dans les inquiétants bas fond de la capitale où vit une foule interlope alors que le bruits des bottes résonnent sur les pavés de la surface... Avec L'Ogre, le Zazou, la RésistanceJack Manini continue de tisser un scénario complexe et aussi labyrinthique que les catacombes. Quels liens existe-t-il entre la disparition du père de Jeanne, cet étrange Lucien, résistant impulsif et mystérieux, son frère rongé par la folie, et cet inquiétant Diable Vert et ses adeptes anthropophages?

Alors que le nazisme étend son ombre sur Paris et que sont promulguée les lois anti-juive, la résistance s'organise. Jeanne, travaillant comme script-girl dans un studio de cinéma, va rejoindre l'armée des ombres et lutter contre l'envahisseur... Mais les sous sols grouillants vont se rappeler à elle et la faire replonger dans une horreur qui dépasse de loin celle de la surface...

Le dessin réaliste de Michel Chevereau immerge d'emblée le lecteur dans cette époque tourmentée. Sa façon si particulière de suggérer l'horreur, avec des couleurs sombres et glauques, est particulièrement convaincante.

Dans ce second tome du triptyque catacombes, les auteurs se sont amusés à densifier l'intrigue sans lever de voile sur ce qui se cache derrière les nombreux mystères qui la jalonnent. Le troisième tome sera la clef de voûte de la série, celui qui donnera à l'ensemble de l'édifice sa cohérence. Difficile pour l'heure d'imaginer comment la trame va nous conduire aux portes de mai 68 alors même que l'on apprend Jeanne a disparut à la libération dans les sous sols de la capitale... Wait & see comme dirait l'autre...