Fiche descriptive
Chronique | ![]() |
Si Olivier Bleys est un jeune auteur de BD, il a fait ses premières armes dans le roman avec le succès que l'on sait (je ne peux que recommander chaudement la lecture du brillant fantôme de la Tour Eiffel où l'on trouve déjà des personnages truculents et hauts en couleur et une histoire qui frayaient avec le spiritisme). Ce second tome à la couverture inquiétante s'inscrit dans la lignée du premier et poursuit les aventures de ces personnages improbables dont les portraits ne dépareilleraient pas dans une galerie tirée d'un film de Tim Burton ou d'un épisode de la Famille Adams. L'action prend place à Paris en 1887 et s'amorce dans le studio de « photographie fluidique » de la famille Pénouquet où les bourgeois viennent s'entretenir avec des proches défunts avant de fixer la rencontre sur photographie. En coulisse, les jumeaux adoptif de la famille se grimaient et s'activaient pour rendre le trucage authentique. Tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes et la petite affaire familiale Pénouquet prospéraient... C'est alors qu'un spectre (authentique celui là) s'invita sur un des clichés alors même que les jumeaux étaient enlevés par une sinistre organisation royaliste... La famille Pénouquet au complet se lance sur la piste des ravisseurs pour une enquête endiablée fertile en rebondissements et riches en personnages étrange, voir carrément loufdingues... Alors que le premier tome était introduit par un texte fort bien pensé rédigé par un journaliste scientifique venu visiter l'atelier de « photographie fluidique », le second l'est par un rapport de police pas piqué des hannetons apportant un regard neuf sur les évènements bizarres et extravagant relatés dans le premier tome. Brillant, une fois de plus... A la fois léger et tourmenté, le dessin de Yomgui Dumont est une petite merveille d'inventivité et d'expérimentations. Plein de caractère, son trait est en parfaite osmose avec l'histoire rocambolesque imaginée par Olivier Bleys. Ses cadrages sont audacieux et ses couleurs ne sont pas sans évoquer les clichés de l'époque, malgré son style étrange mais envoûtant. Heureuse rencontre que celle de ces deux auteurs venus d'horizon fort différents et qui a engendré cet univers baroque pour le moins riche et foisonnant! ![]()
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