Les adieux à la reine, dernier film de Benoît Jacquot, nous entraîne dans les coulisses de l'histoire, dans ces trois jours qui suivirent la prise de la Bastille par le peuple de Paris et qui ont fait vaciller la couronne de France... Car plutôt que de se livrer à un compte rendu détaillé de ces événement qui firent se lever un formidable vent d'espoir, le cinéaste nous donne à les voir à travers les yeux de Sidonie Laborde, lectrice, dévouée corps et âme à cette reine fantasque et lunatique qu'est Marie-Antoinette. Véritable groupie avant l'heure, elle va être le témoin passif d'un monde qui s'écroule qui qui était gangrené de l'intérieur. Car l'envers du décor du rutilant Versailles s'avère
pour le moins sombre. Entre les rats qui quittent le navire, les courtisans qui se pâment à l'idée de croiser le roi, les nobles calculateurs et mesquins, les incrédules, les pamphlets, les haines et les rivalités qui exacerbent, c'est un palais tout en contraste qui se révèle au spectateur et à Sidonie qui voit, à l'instar de la reine, son monde s'écrouler.

Adapté du roman éponyme Chantal Thomas, ce film de Benoït Jacquot est tout en nuances et en subtilité. Les comédiens y sont bouleversant de justesse, qu'ils aient un rôle de premier plan ou qu'ils soient simples figurants. Diane Kruger incarne une Marie Antoinette très convaincante et
Léa Seydoux trouve là un rôle à la mesure de son talent alors que Michel Robin est magistral dans son rôle d'archiviste royal...

Les adieux à la reine est un film envoûtant et édifiant sur cette fin de règne annonçant un changement d'époque... En cette période élective, il pourrait trouver d'étrange écho dans l'actualité proche...