Par sa thématique et les pouvoirs prêtés aux « spirites », Hindenburg, les cendres du ciel s'inscrit dans le sillage de l'Echiquier du Mal de Dan Simmons. Paru en France en 1992, ce roman fut récompensé par de nombreux prix, amplement mérités.

Alors que la guerre se prépare en Europe, un vieil indien confie à Diane Hunter la tâche de réunir ses descendants, seuls à même de contrer un sourde menace qui plane sur le monde. Disséminés aux quatre coins d'une Europe gangrenée par le nazisme et le fascisme, isl devront user de leurs mystérieux dons pour mettre à mal les plans échafaudés par le Führer, féru d'occultisme, qui a chargé ses subalternes de former une unité de chevaliers spirites à même d'influencer les grands de ce monde...

De l'horreur des camps nazis en passant par l'Espagne secouée par la guerre civile, l'Italie de Mussolini ou la France où œuvre la Cagoule, les deux auteurs nous livrent un instantané de cette complexe période où l'on vit le monde s'avancer peu à peu vers le gouffre de la guerre. Le récit s'inscrit donc dans une trame historique forte qui se teinte de fantastique de par les talents psychiques possédés par certains protagonistes. L'ensemble se tient, formant un récit prenant à défaut d'être captivant. Le changement d'échelle qui survient dans la seconde moitié du roman et qui fait entrer dans la ronde des grandes figures de l'époque est des plus savoureux. Le style des auteurs est fluide et les deux auteurs, qui n'en sont pas à leurs coup d'essai, semblent avoir trouvé leur rythme de croisière. Le portrait que les auteurs ont brossé des dignitaires nazis pourra semble à certain quelque peu caricaturiste mais ils retranscrivent par la même l'horreur sans commune mesure de leurs raisonnements viciés.

Hindenburg, les cendres du ciel est un roman historico-fantastique de bonne facture, même s'il n'égale pas le chef d'oeuvre de Dan Simmons.